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Le gouvernement français a présenté, jeudi soir en conseil des ministres, le détail du contenu de son projet de budget pour l’année 2025
Dans le détail, plusieurs secteurs sont concernés par de nouvelles mesures, avec une focalisation sur un durcissement de la fiscalité de certains ménages mais aussi des entreprises.
Les foyers ayant les revenus les plus aisés vont être soumis à une « contribution exceptionnelle » pendant trois ans « afin de garantir que ces derniers soient imposés à un taux minimum de 20% », fait savoir Matignon.
Dans le même temps, il sera demandé aux entreprises dépassant le milliard d’euros de bénéfices en 2024, de participer davantage à l’effort national avec un taux d’imposition qui passera de 25% à 36% pour les entreprises ayant un chiffre d'affaires supérieur à trois milliards d'euros et à 30% pour celles dont le chiffre d'affaires se situe entre un et trois milliards d'euros, pour 2025.
En 2026, ces taux d’imposition seront réduits respectivement à 30% et 28%. Bercy prévoit ainsi d’engranger 8 milliards d'euros de recettes l'année prochaine et 4 milliards d'euros l’année suivante.
L’indexation des retraites sur l’inflation sera bien décalée de six mois et entrera en vigueur en juillet prochain au lieu du 1er janvier 2025 pour un total de 3,8 milliards d’euros d’économies.
« Les autres prestations seront revalorisées sur le calendrier habituel », a, néanmoins, précisé le ministre délégué au budget Laurent Saint-Martin.
Du côté de l’Etat, le budget 2025 prévoit une suppression de 4 000 postes d’enseignants, justifié par une baisse du nombre d’élèves pour la rentrée scolaire à venir.
Le ministre du budget assure, néanmoins, que le gouvernement va acter « des hausses substantielles pour renforcer le régalien et la sécurité des Français, notamment à la Justice et aux Armées ».
Sur la question de l’énergie, Bercy confirme une hausse des prix du MWh d’électricité pour atteindre « une fourchette autour de 50 euros du MWh ».
Les automobilistes seront également concernés par une augmentation de la fiscalité avec une hausse du malus automobile des véhicules les plus polluants.
Le ministre de l’Economie Antoine Armand a enfin annoncé une hausse de la taxe sur les billets d’avion dont les contours seront précisés au terme de consultations avec le secteur aérien.
Pour rappel, dans son discours de politique générale, le chef du gouvernement avait présenté ses pistes concernant le budget 2025 et expliqué que la volonté de Matignon était de « ramener le déficit » de la France « à 5% en 2025 » et de « revenir sous le plafond de 3% en 2029 ».
« J’entends parler d’une 'épée de Damoclès' qui pèserait au-dessus de mon gouvernement. (...) La véritable épée de Damoclès, c’est notre dette financière colossale - 3228 milliards d’euros - qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice », avait-il déclaré à ce propos.
Pour tenter de résorber la dette, il indiquait ainsi vouloir mettre en place « un partage de l’effort » qui « conduira à demander une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants », ainsi qu’une « contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés afin d’éviter les stratégies de défiscalisation des plus gros contribuables ».
Il promettait néanmoins qu’en 2025 « les deux tiers de l’effort de redressement viendront de la réduction des dépenses » de l’Etat.
Pour rappel, l’UE a ouvert, fin juillet, une procédure pour déficit excessif contre la France et six autres pays membres.
Dans le détail, la France, l’Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et Malte sont concernés pour avoir dépassé la limite de déficit public fixée à 3% du PIB, et/ou la limite de la dette à 60%.
Les dettes respectives des États dans le viseur de Bruxelles d’établissent bien au-dessus des seuils fixés avec l’Italie à 7,4%, la Hongrie à 6,7%, la Roumanie à 6,6%, la France à 5,5%, la Pologne à 5,1%, la Slovaquie à 4,9%, Malte à 4,9% et la Belgique à 4,4%.
Source: AA