Burkina Faso : le ministre de la Sécurité dénonce une "tentative de déstabilisation"

Le ministre burkinabè de la Sécurité Mahamadou Sana a dénoncé, lundi, une "tentative de déstabilisation", menée depuis l'étranger par des anciens responsables, dont notamment le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition burkinabè (31 janvier - 30 septembre 2022).

Mahamadou Sana s'exprimait à l'occasion d'une déclaration télévisée, diffusée sur la chaîne publique RTB, lundi dans la soirée.

"Des individus résidant en République de Côte d’Ivoire, se sont activés dans une entreprise de subversion contre notre pays", a-t-il déclaré.

"Ces acteurs du chaos appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales sont constitués aussi bien de civils de divers profils que de militaires et anciens militaires ayant quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et de déstabilisation", a-t-il poursuivi, soulignant que plusieurs tentatives de déstabilisation ont été déjouées ces derniers temps obligeant les auteurs à opter pour un énième plan.

"Ce énième plan consistait d’une part à signer un contrat avec des groupes terroristes baptisés les « Centraux » et d’autre part à leurs donner des formations spécifiques dans la zone du Centre-Est pour la prise d’objectifs qui ont été consignés dans leur contrat", a-t-il expliqué.

"Ils devraient, en premier lieu, mener des actions violentes contre des civils innocents puis en second lieu non seulement s’attaquer à des Institutions de la République mais aussi à plusieurs autres points sensibles", a-t-il ajouté.

Sana a fait savoir que la première attaque de ce complot de déstabilisation était celle de Barsalgho (Centre-nord) le samedi 24 août 2024 "qui consistait à massacrer le maximum de populations civiles pour créer le désarroi et le chao au sein de ses populations et ébranler, de ce fait, la nation entière facilitant ainsi l’exécution de l’action principale".

- La "récréation est terminée"

"Le plan prévoyait l’infiltration de plusieurs groupes terroristes. Le premier groupe chargé de mener l’action principale à partir du 29 août 2024 était composé de 150 terroristes venus du Centre-Est. Ils devraient se diriger vers la zone de Sapoui (périphérie sud de Ouagadougou) puis remonter sur Ouagadougou, en vue de prendre le palais présidentiel situé à Koulouba. Le deuxième groupe devrait attaquer la base de drones militaires pour empêcher toute riposte de nos forces. Le troisième groupe venu du territoire ivoirien avait pour objectif de mener des attaques dans la zone de Mangodara (Ouest) pour disperser nos forces combattantes", a-t-il détaillé.

Face à cette situation, a poursuivi le ministre de la Sécurité, une opération antiterroriste a été immédiatement lancée en lien avec ces projets de déstabilisation et les premières investigations ont révélé que ce complot était orchestré par des ressortissants burkinabè résidant à l’étranger.

Le ministre de la Sécurité a nommément cité le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition du Burkina Faso, Djibril Ipènè Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso sous Blaise Compaoré, Newton Ahmed Barry, ancien président de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), Alpha Barry, ancien ministre des Affaires étrangères sous Roch Marc Christian Kaboré, des hommes politiques, des leaders de la société civile, des militaires et anciens militaires.

Il a ajouté que plusieurs opérateurs économiques sont également impliqués dans le complot dont les auteurs ont tenu des réunions pour son exécution au Ghana et prévoyaient d’autre rencontres au Nigéria.

Le ministre a appelé les populations à la vigilance avant d’affirmer que le gouvernement mettra tout en œuvre pour assurer la sécurité des populations, car insiste-il la "récréation est terminée".

Pour rappel, le Burkina Faso a vécu deux coups d'Etat au cours des 3 dernières années. Le premier coup d'Etat a reversé l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré, fin janvier 2022, et permis au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba de prendre le pouvoir.

Lui-même a été reversé par un coup d'Etat le 30 septembre de la même année, permettant à Ibrahim Traoré de prendre le pouvoir annonçant une période transitoire, dont la durée a été prolongée de 5 ans à compter du 2 juillet 2024.

Source: AA

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