Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté, mardi, la communauté internationale à stopper le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, comme elle l'avait fait il y a plusieurs générations avec le dictateur nazi Adolf Hitler.

« L'attitude d'Israël a montré une fois de plus qu'il est essentiel que la communauté internationale mette en place un mécanisme de protection pour les civils palestiniens », a déclaré le Président Erdogan dans son allocution adressée à la 79e Assemblée générale de l'ONU, à New York.

« Tout comme Hitler a été stoppé par l'alliance de l'humanité il y a 70 ans, Netanyahu et son réseau d'assassins doivent être stoppés par l'alliance de l'humanité », a-t-il déclaré.

En amont de son discours, Erdogan s'est réjoui de voir le représentant de la Palestine à l'ONU, à la place « qu'il mérite parmi les États membres, après de longues luttes ».

Et d'ajouter : « Je souhaite que cette étape historique soit le dernier pas sur la voie de l'adhésion de la Palestine aux Nations unies. J'invite également les autres États qui ne l'ont pas encore fait à reconnaître l'État de Palestine dès que possible et à se ranger du bon côté de l'histoire en cette période très critique ».

Erdogan a déclaré qu'il était le dirigeant d'un pays qui n'est pas en marge des tensions, mais qui se retrouve directement dans « leur épicentre ».

« Même s'il se trouve que certains se sentent mal à l'aise, même si d'aucuns nous critiqueront à nouveau, je tiens à dire ouvertement certaines vérités, aujourd'hui, au nom de l'humanité, du haut de la tribune commune de l'humanité », a-t-il déclaré.

Le président turc a critiqué l'ONU, qui peine à remplir sa mission fondatrice et « se transforme progressivement en une structure dysfonctionnelle, lourde et inerte ».

« Nous attestons que la paix et la sécurité internationales sont trop importantes pour être livrées à l'arbitraire des cinq privilégiés », a-t-il ajouté.

Erdogan milite depuis longtemps en faveur de réformes des Nations unies, usant souvent du slogan « Le monde est plus grand que cinq », en référence à la non-représentativité des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

** « Il n'y a pas que les enfants, le système de l'ONU se meurt aussi à Gaza ».

Abordant la question de la guerre menée par Israël contre la Bande de Gaza, le Président Erdogan a déclaré que plus de 41 000 Palestiniens avaient été tués depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle Israël a lancé son offensive implacable.

Plus de 17 000 enfants ont été la cible des balles et des bombes israéliennes, a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « En raison des attaques israéliennes, Gaza est devenu le plus grand cimetière d'enfants et de femmes au monde ».

Des centaines d'enfants de Gaza sont morts jusqu'à présent parce qu'ils n'ont pas pu se procurer une bouchée de pain sec, une gorgée d'eau ou un bol de soupe, et ils continuent de mourir, a ajouté Erdogan.

« Il n'y a pas que les enfants qui meurent à Gaza, le système des Nations unies se meurt aussi, la vérité se meurt, les valeurs que l'Occident prétend défendre se meurent, les espoirs de l'humanité de vivre dans un monde plus juste se meurent l'un après l'autre », a-t-il souligné.

Source: AA