L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
L’Organisation iranienne de l’énergie atomique n’accuse nommément aucun groupe ou Etat pour cette attaque. Celle-ci intervient au lendemain de l’installation de nouvelles centrifugeuses, interdites par l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Le complexe nucléaire de Natanz, dans le centre de l’Iran, a subi, dimanche 11 avril, un nouvel « accident », qualifié d’acte de « terrorisme » par Téhéran, qui promet de poursuivre sur la voie d’un « développement éclatant » de l’énergie atomique.
L’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a d’abord annoncé dans la matinée une « panne de courant » dans son usine d’enrichissement d’uranium du complexe Chahid Ahmadi-Rochan de Natanz, l’un des centres névralgiques du programme nucléaire de la République islamique. C’est dans cette même usine qu’avaient été mises en service, la veille, de nouvelles cascades de centrifugeuses interdites par l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Un communiqué du chef de l’OIEA, Ali-Akbar Saléhi, diffusé par la télévision d’Etat, annonce en début de soirée que l’« accident » est en fait un acte de « terrorisme antinucléaire », mais sans fournir le moindre détail sur la nature exacte de cette attaque ni sur ses conséquences. Les médias iraniens n’ont diffusé aucune photo ni vidéo du centre de Natanz après ce sabotage pour lequel le communiqué de M. Saléhi, qui qualifie l’attaque de « futile », n’incrimine aucun groupe ni Etat directement.
Faisant référence aux discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les Etats-Unis sont sortis de ce pacte en 2018, M. Saléhi estime que l’action contre Natanz « reflète (...) l’échec des opposants (à ces) négociations ».
Selon lui, elle relève aussi de « la défaite des opposants (à un) développement éclatant de l’industrie nucléaire » en Iran qui, promet-il, continuera de « poursuivre sérieusement (son) expansion » dans ce domaine.
Plus tôt, le porte-parole de l’OIEA avait déclaré à la télévision d’Etat qu’un « accident » d’origine inconnue « dans une partie du circuit électrique de l’usine d’enrichissement à Chahid-Ahmadi-Rochan » avait provoqué « une panne de courant ». « Heureusement, nous n’avons eu ni mort, ni blessé, ni pollution. Il n’y a pas de problèmes particuliers », avait-il ajouté.
Rapidement, le député Malek Chariati, porte-parole de la Commission parlementaire de l’énergie, avait évoqué sur Twitter un incident « très suspect de sabotage ou d’infiltration ». « On estime que le défaut dans le circuit électrique de Natanz (est) le résultat d’une cyber-opération israélienne », a tweeté Amichai Stein, un journaliste de la radiotélévision publique israélienne.
Début juillet 2020, une usine d’assemblage de centrifugeuses perfectionnées à Natanz avait été gravement endommagée par une mystérieuse explosion. Les autorités ont conclu à un « sabotage » d’origine « terroriste », mais n’ont pas encore fait connaître les résultats de leur enquête. L’agence officielle Irna avait alors mis en garde Israël et les Etats-Unis contre toute action hostile.
Le président Hassan Rohani a inauguré à distance samedi la nouvelle usine d’assemblage de centrifugeuses de Natanz, en même temps qu’il donnait l’ordre de mettre en service ou de tester trois nouvelles cascades de centrifugeuses.
Ces nouvelles centrifugeuses offrent à l’Iran la possibilité d’enrichir plus vite et en plus grande quantité de l’uranium, dans des volumes et à un degré de raffinement interdits par l’accord conclu en 2015 à Vienne entre la République islamique et la communauté internationale. Les Etats-Unis ont dénoncé cet accord unilatéralement en 2018, sous la présidence de Donald Trump, rétablissant dans la foulée les sanctions américaines qui avaient été levées en vertu de ce pacte.
En riposte, l’Iran s’est affranchi depuis 2019 de la plupart des engagements clés pris à Vienne pour restreindre ses activités nucléaires. Téhéran a toujours nié vouloir se doter de la bombe atomique et M. Rohani a répété samedi que toutes les activités nucléaires de son pays étaient purement « pacifiques ».
Mais le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui voit dans la République islamique une menace existentielle contre son pays, accuse Téhéran de chercher à se doter en secret de l’arme atomique. « Un accord avec l’Iran qui ouvrirait la voie aux armes nucléaires (...) ne serait d’aucune façon contraignant pour nous », a affirmé mercredi M. Netanyahu à propos des discussions de Vienne.
Lors d’un événement organisé dimanche soir pour célébrer le 73ème anniversaire de la création de l’Etat hébreu avec notamment le Mossad (services de renseignement) et l’armée, il a affirmé, sans élaborer : « La lutte contre l’Iran et ses supplétifs et les efforts d’armement iraniens sont une mission énorme. La situation d’aujourd’hui ne sera pas nécessairement la situation de demain. »
Le premier ministre israélien est un ennemi de la première heure de l’accord de Vienne, dont il a toujours affirmé qu’il n’offrait pas de garanties de sécurité suffisantes pour Israël, où le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, est arrivé dimanche pour discuter du dossier nucléaire iranien.
Un éminent physicien nucléaire iranien et vice-ministre de la défense, Mohsen Fakhrizadeh, a été assassiné mi-novembre près de Téhéran. L’Iran a attribué cette attaque à Israël.
Source : Le Monde avec AFP