Netanyahu pose des obstacles à l'accord d'échange de prisonniers avec le Hamas

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, est responsable de l'entrave aux négociations sur un cessez-le-feu et un accord d'échange de prisonniers, a déclaré une source israélienne informée sur la question des négociations, selon des médias locaux.

La chaîne publique israélienne KAN a rapporté ce mercredi les déclarations d’une source, qui a préféré garder l’anonymat, selon laquelle Netanyahu "ne cesse de formuler de nouvelles exigences dans le but d'entraver les négociations".

KAN a indiqué que la source faisait référence à l’exigence de Netanyahu à ne pas se retirer du corridor de Philadelphie à la frontière entre Gaza et l'Égypte et de l'axe Netzarim, qui divise en deux la bande de Gaza.

En insistant sur ces points, Netanyahu est responsable de l'impasse actuelle, a déclaré la source.

La même chaîne avait également cité, mardi, des sources de l'équipe de négociation israélienne qui avaient accusé Netanyahu d'avoir tenté de “faire sauter“ les pourparlers et d'empêcher la conclusion d'un accord d'échange d'otages avec le Hamas.

“Israël ne quittera en aucun cas le corridor de Philadelphie et l'axe Netzarim malgré l'énorme pression qu'il subit pour le faire“, a déclaré Netanyahu dans des déclarations rapportées par le quotidien israélien Maariv, mardi, lors d'une réunion avec des familles de captifs Israéliens à Gaza.

“Ce sont des principes stratégiques, tant sur le plan militaire que politique“, a affirmé Netanyahu.

Les propos du Premier ministre israélien ont été tenus quelques heures après les déclarations du président américain, Joe Biden, et du secrétaire d'État, Antony Blinken, faisant référence à l’accord du Premier ministre israélien concernant une récente proposition de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers initiée par Washington.

- Fixer de nouvelles conditions

Les pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza, tenus au Qatar, se sont conclus vendredi par la présentation d'une “proposition qui réduit les divergences“ entre Israël et le Hamas, conformément aux principes énoncés par Biden, le 31 mai dernier.

Le président américain a déclaré en mai qu'Israël avait présenté un accord s’articulant sur trois phases, qui devait mettre fin aux hostilités à Gaza et garantir la libération des otages détenus dans l'enclave côtière.

Le plan incluait un cessez-le-feu, un échange d'otages contre des prisonniers et la reconstruction de Gaza.

Mais dimanche, le Hamas a accusé Netanyahu d'avoir fixé de nouvelles conditions à la proposition de cessez-le-feu et à l'échange d'otages à Gaza qui avait été discutée lors des pourparlers de Doha.

Malgré les assurances de la partie américaine qui a fait savoir que les négociations de Doha se dérouleraient dans une “atmosphère positive“, Netanyahu continue de camper sur ses positions en insistant sur des conditions rejetées par le Hamas.

Ces conditions incluent “le contrôle de l’axe de Philadelphie et du passage de Rafah, l’interdiction du retour des combattants des factions palestiniennes au nord de Gaza (en inspectant ceux qui reviennent par le couloir de Netzarim)“.

“Il a également posé de nouvelles conditions dans le dossier de l’échange d’otages et s’est rétracté sur d’autres termes, ce qui entrave la conclusion de l’accord“, a ajouté le Hamas.

Depuis plusieurs mois, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte tentent de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas pour garantir un échange de prisonniers, instaurer un cessez-le-feu et permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Or, tous les efforts de médiation n’ont pas abouti à cause du refus de Netanyahu de céder aux exigences du Hamas de mettre fin à la guerre.

Israël a poursuivi son offensive meurtrière contre la bande de Gaza après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.

Le conflit a fait plus de 40 170 tués palestiniens, selon le bilan le plus récent, dont la grande majorité sont des femmes et d’enfants, et plus de 92 740 blessés, selon les autorités médicales palestiniennes.

L’état de siège imposé par Israël à la bande de Gaza a causé de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, engendrant une des plus graves crises humanitaires au monde.

Israël comparait devant la Cour internationale de justice pour des accusations de génocide. L’instance avait émis une ordonnance sommant Israël de mettre un terme à l’offensive militaire contre la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, où plus d'un million de Palestiniens avaient cherché refuge, avant que la ville ne soit à son tour envahie par les forces israéliennes le 6 mai dernier.

Source: AA

De la même section International