L'armée soudanaise a annoncé, samedi, avoir repoussé une attaque majeure des Forces de soutien rapide contre la ville d'El Fasher, capitale de l'Etat du Darfour-Nord (ouest), tandis que des civils ont été tués et blessés à la suite du bombardement de la ville, selon des activistes.

"Nos forces ont repoussé, aujourd'hui, une attaque majeure de la milice de soutien rapide contre El Fasher, leur infligeant de lourdes pertes", a annoncé l'armée soudanaise.

De son côté, le Mouvement de libération du Soudan, qui combat aux côtés de l'armée, a rapporté que "les Forces de soutien rapide ont tenté d'envahir El Fasher par tous les axes : nord, est, ouest et sud, après avoir mobilisé des milliers de militants".

Le Mouvement de libération du Soudan, dirigé par Minni Arko Minawi, fait partie des Forces pour la liberté et le changement – ​​le Bloc démocratique, qui comprend des mouvements armés, des partis et des forces civiles.

Le mouvement a indiqué, dans un communiqué, que "l'attaque contre la ville a commencé à 6H du matin (heure locale/4h00 GMT) avec des tirs d'artillerie et avec l'entrée de l'infanterie par voie terrestre, et s'est poursuivie pendant 6 heures".

"Nos forces ont donné des leçons de combat aux forces de soutien rapide, en ont tué des centaines et ont mis en déroute les éléments attaquants", a ajouté la même source.

Par ailleurs, les comités de résistance d'El Fasher ont lancé un appel urgent aux dons de sang pour répondre aux besoins des blessés à l'hôpital saoudien.

Les comités ont déclaré dans un communiqué que les bombardements d’artillerie des Forces de soutien rapide contre les marchés, les hôpitaux et les maisons des citoyens, ainsi que les tirs massifs, ont fait des morts et des blessés.

Il n'y a eu aucun commentaire immédiat de la part des Forces de soutien rapide à ce sujet jusqu'à 14h20 GMT.

Depuis le 10 mai, la ville est le théâtre d'affrontements entre l'armée, appuyée par les forces des mouvements armés signataires d'un accord de paix, et les Forces de soutien rapide, malgré les alertes internationales sur des combats à El Fasher, centre des opérations humanitaires pour Darfour.

Depuis la mi-avril 2023, l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit "Hemedti" mènent une guerre qui a fait environ 18 800 morts et près de 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations Unies.

Les appels de l’ONU et de la communauté internationale se sont multipliés pour épargner au Soudan une catastrophe humanitaire qui pourrait pousser des millions de personnes à la famine et à la mort. En raison de pénuries alimentaires dues aux combats qui se sont étendus à 13 des 18 États du pays.

Source: AA