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Les analyses de la qualité de l'eau de la Seine, obtenues par Mediapart, révèlent une réalité bien différente des déclarations rassurantes des organisateurs des Jeux olympiques (JO) et paralympiques (JOP). Les prélèvements quotidiens effectués par Eau de Paris, laboratoire rattaché à la mairie de Paris, montrent que la qualité de l'eau n'a été suffisante que deux jours sur dix depuis le début des JO.
Les organisateurs des JO avaient assuré une amélioration significative de la qualité de l'eau. Cependant, les données recueillies entre le 27 juillet et le 5 août montrent une pollution persistante, avec des niveaux d'Escherichia coli et d'entérocoques intestinaux souvent au-dessus des seuils tolérés. En appliquant les critères de baignade grand public, ce taux de conformité tombe même à un jour sur dix.
Les fortes pluies estivales, qui augmentent le débit du fleuve et dispersent davantage les contaminants, ont aggravé la situation. Tous les entraînements de triathlon ont dû être reportés, et les athlètes ont exprimé leur mécontentement après avoir nagé dans une eau polluée lors du relais mixte du 5 août.
Les problèmes sont attribués à l'état dégradé des réseaux d'assainissement en amont de Paris, aux raccordements déficients et aux fuites dans les égouts de la capitale. Malgré des investissements, comme la construction du bassin d'Austerlitz pour stocker les eaux usées et pluviales, ces mesures n'ont pas suffi à rendre la Seine baignable.
La communication sur la qualité de l'eau a été restreinte par la mairie de Paris et le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), renforçant l'opacité autour des résultats, selon Mediapart. Les responsables municipaux et les organisateurs des JO, notamment la maire de Paris Anne Hidalgo et la ministre démissionnaires des Sports Amélie Oudéa-Castera ont pourtant multiplié les déclarations affirmant le succès de leur projet.
Les athlètes, particulièrement les Espagnols et les Belges, ont critiqué sévèrement la gestion de la situation. Ils ont dénoncé l'absence de "plan B" et la priorité donnée à l'image des JO plutôt qu'à leur santé. La chaîne des responsabilités entre la mairie de Paris, le Cojop et les fédérations sportives est floue, et la centralisation de la communication a éclipsé les efforts des scientifiques et ingénieurs d'Eau de Paris.
Les experts en pollution de l'eau avertissent que des risques sanitaires persistent, même après les JO. La question se pose de savoir comment la baignade publique prévue pour l'été 2025 sera gérée, compte tenu des défis actuels. La situation soulève des doutes sur la durabilité des projets de baignade urbaine et met en lumière la nécessité de mesures plus strictes pour garantir une eau propre et sûre.
Mediapart, qui a révélé ces informations, appelle à une plus grande transparence et à des actions concrètes pour résoudre ces problèmes avant que la baignade publique ne soit autorisée dans la Seine.
Source: AA