Le gouvernement colombien a annoncé dans la journée du mardi avoir mis fin au cessez-le-feu avec la plus grande faction du groupe de guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’État-major central (EMC), dirigé par Ivan Mordisco.

Le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, a déclaré que cette décision avait été prise suite aux violations du groupe à la politique de “paix totale“ mise en place par le président Gustavo Petro, dans une tentative de démobiliser tous les groupes rebelles restants dans le pays pour résoudre un conflit qui remonte aux années 1960.

"L'ordre donné à toutes les forces militaires est de mener des opérations offensives contre les organisations, les blocs et les fronts qui se sont écartés de l'offre généreuse que le gouvernement a continué de maintenir dans le but d’instaurer la paix", a déclaré Velasquez lors d'une conférence de presse.

Les FARC-EMC, qui comptent plus de 4 000 combattants et opèrent dans le sud-ouest de la Colombie, ont été fondées par des combattants qui ont refusé de signer un accord de paix en 2016 entre le gouvernement et la guérilla des FARC qui a mené au désarmement de plus de 13 000 rebelles.

Le gouvernement colombien avait accepté le cessez-le-feu le 16 octobre 2023, mais des unités dissidentes de l'EMC ont menacé des membres démobilisés de l'ancienne guérilla des FARC et attaqué des membres de l'armée au cours des mois récents.

Quelques heures après que la fin du cessez-le-feu décidée par le gouvernement, le groupe dissident a menacé la 16ᵉ réunion de la Conférence des parties (COP16) de la Convention sur la diversité biologique, un sommet majeur des Nations unies sur la biodiversité qui devrait se tenir en octobre prochain dans la ville de Cali.

“La COP16 échouera même s’ils militarisent la ville avec des gringos (les Américains). Monsieur Gustavo Petro, votre discours pour la protection de la nature va s'effondrer", a déclaré le groupe armé sur son compte X.

Le gouvernement a, pour sa part, déclaré que les conditions sécuritaires étaient garanties.

La suspension du cessez-le-feu ne s'étend pas aux autres factions dissidentes des FARC, et notamment les fronts Gentil Duarte, Jorge Suarez Briceno ou Raúl Reyes. Le cessez-le-feu sera prolongé de trois mois avec ces groupes durant la poursuite des pourparlers de paix.

Velasquez a déclaré que le gouvernement allait procéder à un géoréférencement pour mener des offensives militaires contre les combattants de Mordisco.

Les FARC-EMC opèrent dans 209 des 1 100 municipalités colombiennes.

Source: AA