L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
82 personnes ont été tuées vendredi dernier dans la répression d'une manifestation près de Rangoun. Un appel circule dans tout le pays pour manifester ce soir après le coucher du soleil, à la lumière de torches.
Les opposants au putsch militaire continuaient de manifester ce dimanche 11 avril en Birmanie, malgré la répression implacable des forces de sécurité qui a fait plus de 700 morts civils depuis le coup d'État du 1er février, dont 82 morts pour la seule journée de vendredi à Bago au nord-est de Rangoun.
À Mandalay (centre), deuxième ville du pays, une bombe a explosé dimanche matin devant la principale succursale de la banque Myawaddy qui appartient à l'armée, blessant un garde de sécurité, selon des médias locaux.
La banque, sixième du pays, subit depuis le putsch un mouvement de boycottage, comme les nombreuses entreprises contrôlées par l'armée, ainsi que la pression des clients pour pouvoir retirer de l'argent.
La répression des manifestations a fait 701 morts depuis que l'armée a chassé du pouvoir la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, lauréate en 1991 du prix Nobel de la paix et toujours détenue au secret, selon le décompte tenu par l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). La junte fait état pour sa part de 248 morts, selon un porte-parole vendredi.
L'AAPP a précisé samedi que le nombre d'opposants au putsch tués la veille par les forces de sécurité dans la ville de Bago (65 km au nord-est de Rangoun) s'établissait à 82. Le bureau des Nations unies en Birmanie a indiqué samedi soir suivre la situation à Bago. «Nous demandons aux forces de sécurité d'autoriser les équipes médicales à traiter les blessés», a-t-il tweeté.
Des manifestants continuaient malgré tout à se réunir, notamment à Mandalay et Meiktila (centre) où des étudiants d'université et leurs enseignants ont défilé dans les rues dimanche matin, selon des médias locaux. Certains portaient symboliquement des tiges de fleurs d'eugenia, dites «de la victoire». Dans la banlieue d'Okkalapa Sud près de Rangoun, des protestataires brandissaient une banderole affirmant: «Nous remporterons la victoire, nous gagnerons».
Un appel circulait dans tout le pays pour manifester dimanche après le coucher du soleil, à la lumière de torches. Samedi, des affrontements sanglants ont eu lieu à Tamu (nord-ouest), près de la frontière avec l'Inde, lorsque l'armée a tenté de démanteler des barricades érigées par des manifestants pour protéger leurs quartiers.
L'armée a tiré à balles réelles, tuant deux civils, selon une témoin. Des manifestants ont riposté en lançant un engin explosif dans un camion de l'armée et tuant une douzaine de soldats, selon la même source. «Nous craignons maintenant des représailles», a déclaré cette femme à l'AFP, en ajoutant que les habitants de Tamu se battaient «pour en finir avec la dictature». Les violences ont aussi suscité la colère d'une partie de la vingtaine de factions ethniques armées que comptent le pays.
Dans l'État Shan (Nord), l'Armée de Libération Nationale Ta'ang (TNLA) a attaqué un commissariat, selon le brigadier général de la TNLA Tar Bhone Kyaw, qui a refusé de donner davantage de détails. Une dizaine de policiers ont été tués dans cette opération, les rebelles mettant le feu au commissariat, selon des médias locaux. L'armée a riposté avec des frappes aériennes, tuant au moins un rebelle, selon la TNLA.
La télévision d'État a rapporté en soirée que «des groupes armés terroristes» avaient attaqué le commissariat à l'arme lourde, y mettant le feu. À Hpa-an, la capitale de l'État Karen (Sud-Est), deux personnes ont été tuées et une autre blessée lors d'un affrontement samedi avec les forces de sécurité, a rapporté le journal étatique Myawaddy.
Parallèlement, les médias d'État ont rapporté vendredi la condamnation à mort par un tribunal militaire de 19 personnes, dont 17 par contumace, pour vols ou meurtres. Elles ont été arrêtées à Okkalapa Nord en banlieue de Rangoun, l'une des six zones de la principale ville du pays soumises à la loi martiale ce qui implique un jugement par un tribunal militaire pour toute personne qui y est arrêtée.
Source : Le Figaro