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Dimanche soir à Nice, alors qu’Eric Ciotti, président de LR (Les Républicains), se réjouissait du score obtenu par son allié du RN (Rassemblement National), et voyait déjà Jordan Bardella à Matignon, ses soutiens affichaient un large sourire.
Devant sa permanence située sur le port de la capitale azuréenne, une poignée de militants, drapeaux à la main et galvanisés par les scores, se réjouissent « de voir les choses changer ».
Et pour cause, l’enjeu est énorme au niveau national: l’alliance formée par le RN et LR, est en passe d’obtenir une majorité absolue au terme du second tour qui se tiendra le 7 juillet prochain.
« Je suis très heureux des résultats. C’est très bien qu’il (Eric Ciotti) se soit mis avec le RN. Je suis très très content et pourvu qu’il passe au deuxième tour », se réjouit un de ses électeurs, venu avec son fils pour assister au discours de son candidat, au micro d’Anadolu.
Et de poursuivre: « Il a dit qu’ils allaient faire des choses. C’est sûr qu’il ne va pas pouvoir tout faire en une poignée de main mais déjà que ça change un peu, parce qu’on ne peut plus vivre comme ça, ce n’est pas possible. Moi j’ai un enfant en situation de handicap, on n’a jamais rien eu de ce qu’ils nous ont dit. Il n’y a rien qui va, on le voit bien avec la police aujourd’hui, il n’y a plus rien qui va, tout le monde fait ce qu’il veut. La France devient une anarchie ... ».
Parmi les militants, un couple est venu soutenir la figure politique historique de Nice, et fait part de sa joie de la voir arriver en tête dans sa circonscription des Alpes-Maritimes.
« Nous, on est contents pour Ciotti. On ne vote pas spécialement pour le RN mais on est pour lui, on veut qu’il soit élu. Notre joie aujourd’hui c’est uniquement pour son score », explique Massimo tandis que son épouse se dit « très satisfaite » et considère que « l’heure du changement est arrivée ».
À quelques centaines de mètres de là, des dizaines de militants de gauche fêtent eux aussi la qualification de leur candidat Olivier Salerno, sous l’étiquette de LFI (La France Insoumise) et du NFP (Nouveau Front Populaire), mais soulignent qu’au niveau national, l’heure est grave.
« On est ravis de voir Olivier Salerno être qualifié au second tour mais vivre dans un pays où 12 millions de personnes votent pour l’extrême-droite, me donne des sueurs », confie Sarah, une des militantes présentes.
La jeune femme explique que « même si c’était annoncé, le choc est immense » de voir « Bardella et Le Pen à, peut-être, une semaine de diriger le pays ».
« Vous vous imaginez? Déjà qu’on souffrait du racisme alors qu’ils n’avaient aucun pouvoir! Qu’est ce qui va nous arriver? Ils vont défigurer la France », s’inquiète l’étudiante.
Parmi les dizaines de militants parti du Vieux-Nice pour rejoindre la Place Masséna, aux chants de « siamo tutti antifascisti » (nous sommes tous des antifascistes), un jeune militant « de la gauche radicale », confie à Anadolu ne pas être surpris du résultat.
« Je m’y attendais un peu mais c’est quand même triste en tant que militant de gauche radicale, de voir ça. Parce que le Rassemblement National c’est un parti raciste, qui a été fondé notamment par des racistes, fondé par des SS (Waffen SS) », explique-t-il.
Et de poursuivre: « Même si le RN se veut social aux yeux des Français, au fond, il représente des idées racistes, il porte les intérêts français avant ceux des autres et vraiment pour le coup c’est très important de se mobiliser contre le RN, et pas que le RN, aussi notamment contre Reconquête, et toute sorte d’extrême-droite ».
Face à la menace imminente de l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon, les tractations ont immédiatement démarré dimanche soir et de nombreux candidats, arrivés en troisième position se désistent pour faire barrage au RN.
Si le premier ministre Gabriel Attal a clairement indiqué qu’aucune voix ne devait aller au RN, sur le terrain la réalité est bien moins évidente pour certains candidats arrivés troisièmes et qui refusent, pour autant, de se désister.
Pour rappel, les résultats définitifs du premier tour des législatives ont été publiés par le ministère de l’Intérieur et font état de 33,15% pour le RN et ses alliés de droite et d’extrême-droite, 28,14% pour le NFP, et 20,76% pour le camp présidentiel et ses alliés.
Source: AA