Média : Israël n’a pas tenu compte de l'avertissement des renseignements concernant l'attaque du Hamas du 7 octobre

Les autorités sécuritaires israéliennes ont ignoré un document des services de renseignement, datant de septembre dernier, qui prédisait l'attaque du Hamas du 7 octobre, a rapporté, lundi, un média d'État israélien.

Cette information, révélée par la Société israélienne de radiodiffusion (KAN), affirme que le document, daté du 19 septembre - environ trois semaines avant l'attaque qu'Israël a décrite comme la pire de son histoire - a été élaboré par l'unité de renseignement militaire 8200.

Le média a cité des sources de sécurité israéliennes, sous couvert d'anonymat, affirmant que le document « était connu de la direction du renseignement et, au moins, du commandement de Gaza » de l'armée israélienne.

Le média a précisé que le document « décrivait en détail une série d'exercices menés par les unités d'élite du Hamas, qui s'entraînaient à attaquer des positions militaires et des kibboutzim (petites colonies israéliennes), à kidnapper des soldats et des civils, et qui donnaient même des instructions sur la manière de placer en détention et de surveiller les personnes enlevées, dans la Bande de Gaza ».

Selon le rapport, le document décrit l'étape initiale de l'exercice comme « la création de brèches dans une position simulée de l'armée israélienne construite à Gaza, qui reproduit des sites proches de la Bande », avec quatre brigades assignées chacune à un endroit différent.

KAN ajoute que les analystes du renseignement israélien, qui ont observé l'exercice, ont ensuite « décrit les étapes suivantes après l'infiltration dans le territoire israélien et la prise de positions avancées », notant que les instructions prévoyaient la remise de tout soldat capturé aux commandants de brigade, avec une prévision de 200 à 250 prisonniers.

Le document aurait également détaillé les cibles du raid militaire pour lequel les unités du Hamas se sont entraînées, notamment « les postes de commandement, les centres d'opérations, les temples juifs sur les bases militaires, le quartier général de l'armée de l'air, le quartier général des communications, les positions de tir et les zones d'hébergement des soldats ».

KAN indique que les brigades d'élite du mouvement de résistance palestinien ont reçu l'ordre final de « vérifier minutieusement les lieux au moment du départ et de ne laisser aucun document derrière elles ».

Le média israélien a conclu que, non seulement le Commandement Sud et la Division de Gaza n'étaient pas au courant du plan d'enlèvement du Hamas, mais que le document « détaillait également les conditions dans lesquelles les prisonniers seraient détenus, y compris les instructions pour les ravisseurs sur la façon d'agir dans les cas extrêmes, et dans quelles circonstances les captifs pourraient éventuellement être exécutés ».

Le média d’Etat israélien note qu'en dépit de l'avertissement, les autorités sécuritaires n'ont pas tenu compte du document des services de renseignement.

** « Un échec majeur en matière de renseignement »

Selon KAN, avant le déclenchement de la guerre le 7 octobre, l'establishment de la défense s'était vanté d'une nouvelle barrière de sécurité « intelligente », achevée deux ans avant l'attaque du Hamas et dotée de systèmes technologiques de surface et souterrains.

De nombreux hauts responsables politiques, sécuritaires et militaires israéliens ont par la suite décrit l'attaque du Hamas comme un « échec majeur en matière de renseignement ».

Faisant fi d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023.

Depuis lors, plus de 37 300 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont une majorité de femmes et d'enfants et plus de 85 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.

Plus de huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines et soumises à un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.

Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ), dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de mettre immédiatement fin à ses opérations à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge pour échapper à la guerre, avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier.

Source: AA

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