La réunion entre Macron et les responsables calédoniens annulée

La visioconférence prévue entre le président français, Emmanuel Macron, et les responsables politiques calédoniens prévue jeudi après-midi a été annulée en raison d’un refus de ces derniers de « dialoguer ensemble », a annoncé l’Élysée cité par les médias français.

Le chef de l’Etat avait en effet proposé cet échange en début de semaine afin de trouver une issue à la crise en cours alors que l’archipel est en proie à des émeutes depuis lundi.

L’annonce de cette annulation liée à des divergences politiques intervient alors qu’une réunion de crise s’est tenue dans la matinée Place Beauvau, avant un conseil de défense et de sécurité présidé par Emmanuel Macron à l’Elysée.

En parallèle, l’état d’urgence a été décrété mercredi soir et est entré en vigueur à 20h (heure de Paris).

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déjà indiqué que plusieurs personnes parmi les plus radicales, avaient été assignées à résidence.

À ce stade le bilan provisoire des émeutes est de 5 morts dont un gendarme touché par balle accidentellement par un de ses collègues.

La gouvernement français a par ailleurs déployé l’armée pour sécuriser les infrastructures telles que les ports et les aéroports et le réseau social TikTok a été interdit.

À noter que ces émeutes interviennent en réaction au débat, à l'Assemblée nationale, sur le projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel calédonien et son élargissement aux Français qui ne sont pas originaires de Nouvelle-Calédonie.

Ce projet est fortement contesté par les autochtones Kanaks qui représentent près de 40% de la population et qui redoutent une perte de poids électoral par le biais de cette réforme.

Le projet a été discuté pendant deux jours (13-14 mai courant), puis adopté par l'Assemblée nationale française, tard dans la nuit de mardi à mercredi, avec 351 voix "pour" et 153 "contre".

Il avait été déjà adopté par le Sénat, le 2 avril dernier, avec 233 voix pour et 99 contre, doit être validé par les deux chambres du Parlement réunis en Congrès.

Toutefois, le président Macron "a proposé d'inviter à Paris l'ensemble des parties néo-calédoniennes pour une rencontre avec le gouvernement visant à relancer le dialogue".

Le chef de l’Etat a également promis qu'il ne convoquerait pas -"dans la foulée" d'une éventuelle adoption du texte - le Congrès du Parlement, nécessaire pour modifier la Constitution, afin de laisser une dernière chance aux discussions entre les parties locales".

Pour rappel, le corps électoral en Nouvelle Calédonie avait été gelé grâce à une révision constitutionnelle en février 2007.

Cependant, et malgré ce gel, les "indépendantistes" ont perdu les 3 référendums sur l'indépendance, tenus entre 2018 et 2021, ce qui a permis à l'archipel de rester français.

Par le dégel du corps électoral, le gouvernement français veut, aujourd'hui, permettre à environ 25 mille personnes de nationalité française, mais pas forcément Calédoniens, d'intégrer les listes électorales des provinciales.

Cet élargissement du corps électoral est présenté par le gouvernement français comme indispensable pour la "constitutionnalité du prochain scrutin".

Source: AA

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