Département d'État américain : Les États-Unis n'ont pas été informés d'une éventuelle date pour l'invasion de Rafah

Les États-Unis ont déclaré, lundi, qu'Israël n'avait pas informé l'administration Biden d'une éventuelle date d'invasion de Rafah, après que le Premier ministre israélien Netanyahu a déclaré qu'une date avait été arrêtée pour une offensive au sol prévue de longue date.

"A ma connaissance, nous n'avons pas été informés de cette date", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller, interrogé sur la déclaration de Netanyahu.

Réitérant l'opposition des États-Unis à une offensive israélienne au sol contre la ville de Rafah à Gaza sans plan crédible, Miller a déclaré : "Nous ne les avons pas encore vus présenter un plan crédible concernant les 1,4 million de civils qui se trouvent à Rafah".

"Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu'une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur les civils et qu'elle nuirait en fin de compte à la sécurité d'Israël", a-t-il ajouté.

"Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu'il existait un meilleur moyen d'atteindre l’objectif légitime, à savoir affaiblir, démanteler et vaincre les bataillons du Hamas qui se trouvent encore à Rafah", a ajouté Miller.

Netanyahu avait auparavant déclaré dans une vidéo qu'"une date a été fixée" pour l'invasion au sol de Rafah, affirmant que "cela aura lieu".

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, 33 207 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 933 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires palestiniennes.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, faisant planer le spectre de la famine sur la population de l'enclave, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour ''crime de génocide''. Dans une ordonnance rendue le 26 janvier 2024, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue le 28 mars 2024, la CIJ a exhorté Israël à prendre "sans délai" des mesures pour assurer "l'acheminement sans entrave" de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de justice a déclaré que "les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine [...] mais que la famine est bel et bien là."

Source: AA

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