Madagascar : la Haute Cour constitutionnelle prononce la déchéance de la présidence de l’Assemblée nationale

La Haute Cour constitutionnelle (HCC) a prononcé la déchéance de Christine Razanamahasoa, élue à Ambatofinandrahana (centre) et non moins présidente de l’Assemblée nationale, dans une décision publiée ce jeudi 28 mars, soit 48 heures après le dépôt d’une requête par son groupe parlementaire.

Dans sa requête, le groupe parlementaire IRD (parti au pouvoir) évoque des « écarts significatifs et répétés des déclarations et positions politiques de la députée » par rapport à la ligne de conduite de leur groupe parlementaire.

Le groupe fait part d’une « déviation » qui risque de « mettre en péril la stabilité et la démocratie à Madagascar ».

Plus tôt dans l’après-midi, Christine Razanamahasoa accompagnée d’une délégation composée, en grande partie, d'élus de l’opposition est venue au siège de la HCC à Ambohidahy Antananarivo, pour déposer un mémoire en défense.

Durant les tensions politiques qui ont précédé la présidentielle de novembre 2023, la numéro un de l’Assemblée nationale avait appelé à la suspension du processus électoral.

Le samedi 23 mars courant, au cours d’une réunion dans l’enceinte de la Chambre basse, Christine Razanamahasoa a, de nouveau, critiqué ouvertement le régime du président Andry Rajoelina. Elle s’est alors attirée la foudre de son parti politique et ses homologues députés qui ont multiplié les avertissements avant d'engager cette requête aux fins de déchéance.

Par la même occasion, la HCC a prononcé la déchéance de l’ancien président du Sénat, Herimanana Razafimahefa suite à une requête déposée par l’actuel numéro un de la Chambre haute malgache, Richard Ravalomanana, depuis le mois d’octobre 2023.

L’ancien président du Sénat avait déclaré avoir renoncé à la fonction de président de la République par intérim en septembre 2023 avant de changer d’avis et affirmer qu’il aurait fait l’objet de menaces de mort.

Un revirement qui a été vu d’un très mauvais œil par ses homologues sénateurs et conduit à sa destitution.

A l’approche des élections législatives prévues à Madagascar le 29 mai prochain, le camp du parti au pouvoir est fortement secoué par des tensions internes.

Source: AA

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