Israël : Annulation sans explication d'une réunion du Cabinet de guerre

Les médias israéliens ont rapporté que la réunion du Cabinet de guerre, qui était prévue pour jeudi soir, a été soudainement annulée, des sources gouvernementales suggérant que le Premier ministre Benyamin Netanyahu voulait éviter d'être soumis à des pressions concernant l'accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.

Selon la chaîne de télévision privée israélienne, Channel 12, la réunion du Cabinet de guerre prévue ce soir a été annulée, mais il n'a pas été possible d'en connaître la raison.

La chaîne a cité des responsables gouvernementaux qu'elle n'a pas nommés, suggérant que la raison de l'annulation de la réunion est liée à la volonté de Netanyahu d'éviter d'être soumis à la pression des membres du Cabinet de guerre au sujet de l'accord d'échange de prisonniers avec le mouvement Hamas.

Ces responsables ont ajouté que Netanyahu attendait des réponses "concrètes" du Hamas concernant les paramètres de l'accord potentiel avant de le présenter au Cabinet de guerre.

Netanyahu fait face aux critiques de la rue israélienne et d'un certain nombre de politiciens, notamment de certains membres du Cabinet de guerre, en raison de la crise des prisonniers détenus à Gaza et de l'incapacité à trouver un moyen de garantir leur retour en vie, certains l'accusant de faire obstacle à l'accord d’échange en raison de ses "calculs politiques."

Channel 12 a indiqué que les membres du Cabinet de guerre, qui ont été surpris par l'annulation inattendue des débats, ont demandé des éclaircissements puisqu'ils ont été informés que la réunion se tiendrait après la fête de Pourim, qui aura lieu dimanche prochain et se poursuivra jusqu'à lundi.

Les membres du Cabinet n’ont pas été informés de la raison de l'annulation de la réunion, selon la chaîne.

Un responsable gouvernemental (dont le nom n'a pas été mentionné) a critiqué cette mesure, déclarant à Channel 12 que l'ordre du jour du Cabinet de guerre comportait des décisions cruciales.

Le responsable a qualifié l'annulation de la réunion d'"insouciance inqualifiable".

Des négociations indirectes se poursuivent à Doha entre Israël et le Hamas, avec la médiation du Qatar et de l'Égypte et la participation des États-Unis, en vue de parvenir à un cessez-le-feu et à un échange de prisonniers.

Israël détient au moins 9 100 Palestiniens dans ses prisons, selon des sources palestiniennes officielles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza est entouré de mystère, compte tenu du refus du Hamas de révéler un nombre exact et de la répartition des prisonniers dans plusieurs sites de la Bande de Gaza.

Alors que les médias israéliens évoquent un nombre de prisonniers détenus à Gaza compris entre 240 et 253, dont 3 libérés et 105 relâchés par le Hamas lors d'un échange de prisonniers en novembre 2023, le mouvement palestinien fait état de la mort de 70 autres prisonniers à la suite des bombardements israéliens.

Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza, depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, qui aurait coûté la vie à près de 1 200 Israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, près de 32 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et plus de 74 000 autres ont été blessés.

La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant de la plupart des denrées alimentaires, de l'eau potable et des médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Source: AA

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