Le début du Ramadan en Tunisie est marqué par une affluence dans les marchés.
Malgré cette affluence, de nombreux Tunisiens se plaignent de la hausse des prix des denrées alimentaires en raison de la pénurie de certains produits de base tels que la farine, le sucre et l'huile d'olive. Cette rareté des produits est justifiée par la crise économique alimentée par la crise politique qui sévit depuis quelques années.
Au marché central de Tunis, des étalages sont garnis de légumes et de fruits, mais aussi de viande, de poisson, de poulet, de dattes et d’autres produits alimentaires.
- "Les prix des denrées alimentaires ont beaucoup augmenté"
Des Tunisiens se plaignent de l'augmentation des prix de la viande et du poisson, qui sont particulièrement consommés pendant le Ramadan. Le prix du kilogramme de viande d'agneau est de 48 dinars, soit 15,5 dollars alors que celui de la viande bovine est d'environ 40 dinars (12 dollars).
"Les prix sont très élevés, comme si les commerçants attendaient le Ramadan pour augmenter les prix. Alors que le kilo de concombre était à 3 dinars avant le ramadan, il est aujourd'hui à 5 dinars, le potiron était à 1,5 dinar et il est maintenant à 3 dinars, les prix du poisson ont tellement augmenté qu'il n'y a plus moyen d'en acheter", se plaint Moufida Shebli, femme tunisienne rencontrée sur place par Anadolu.
Elle a invité le gouvernement tunisien à prendre des mesures pour répondre à l'augmentation des prix des aliments sur le marché.
Le même constat est fait par Mohammed Tounsi, 78 ans, qui fait ses courses pour le Ramadan.
"Je pense que la hausse des prix dans les premiers jours du Ramadan est due à l'augmentation de la demande. Le fait que les gens se rendent au marché pendant le jeûne provoque une augmentation de la demande. Ils veulent tout acheter en excès, et les commerçants augmentent donc les prix", soutient-il.
Selon Mohammed Tounsi, une famille moyenne en Tunisie peut survivre avec un minimum de 2 500 dinars (810 dollars). En plus des besoins du ménage, indique-t-il, il faut payer les factures d'électricité et d'eau, ainsi que les dépenses des enfants qui augmentent également.
- "Le changement de saison est à l'origine des prix élevés"
Pour Hamza Ayari, vendeur de citrons au marché central et photographe, la hausse des prix n'est pas due au ramadan, mais au changement de saison.
Et de poursuivre : "Tout va bien, tout est disponible. C'est juste la foule traditionnelle du Ramadan. Tous viennent en famille pour les courses, d'où la foule qui emplit le marché. Mais tous finissent par avoir ce qu'ils cherchent, tout est disponible. En ce qui me concerne, j'ai tout ce qu'il faut et de bonne qualité.
L'année dernière, les citrons se vendaient à 7 dinars le kilo. Cette année, il est à 1,7 dinar, c'est très bon marché. Il y a une forte demande pour les fromages, les poissons et les viandes. Le Ramadan est un mois de jeûne, il est inutile d'acheter en grandes quantités. C'est un mois d'économie, non pas de gaspillage."
Le marché central de Tunis a été construit en 1891 pendant la période coloniale française et rénové en 2007. Il est ouvert tous les jours de la semaine sauf le lundi et propose à la vente des produits frais provenant de nombreuses régions du pays.
Source: AA