L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le président américain Joe Biden a déclaré qu'Israël "devait s'abstenir" de donner suite à son projet d'invasion de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, a indiqué la Maison-Blanche, lundi.
"Une opération d'envergure au sol dans cette ville serait une erreur. Elle entraînerait la mort de nouveaux civils innocents, aggraverait la crise humanitaire déjà désastreuse, accentuerait l'anarchie à Gaza et isolerait encore davantage Israël sur la scène internationale", a déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan.
Biden a proposé à Netanyahu de dépêcher à Washington, dans les prochains jours, une délégation composée de militaires, de responsables des services de renseignement et de responsables humanitaires, afin d'entendre les préoccupations des États-Unis quant aux plans israéliens relatifs à Rafah et d'élaborer une autre approche, a indiqué Sullivan.
Le président a déclaré aujourd'hui : "Je veux que vous compreniez, Monsieur le Premier ministre, quelle est exactement ma position sur cette question. Je suis pour la défaite du Hamas. Je pense qu'il s'agit d'un groupe terroriste maléfique qui a du sang, non seulement israélien, mais aussi américain sur les mains", a rapporté Sullivan.
"Mais en même temps, je crois que pour y arriver, il faut une stratégie viable et que cette stratégie ne doit pas impliquer une opération militaire majeure qui mette en danger des milliers et des milliers de vies civiles innocentes à Rafah. Il y a de meilleures solutions", a ajouté Sullivan, reprenant les propos tenus par Biden au cours de l'entretien.
Le président a également rejeté "la fausse idée selon laquelle soulever des questions sur Rafah équivaut à soulever des questions sur la défaite du Hamas. C'est tout simplement absurde", a déclaré Sullivan.
Netanyahu a accepté de dépêcher la délégation, et les États-Unis s'attendent à ce qu'Israël ne lance pas son offensive sur Rafah avant la tenue de la réunion, qui devrait avoir lieu au plus tard au début de la semaine prochaine.
Israël avait annoncé, quelques heures auparavant, son intention de mener ce qu'il a appelé une "action majeure" à Rafah, suite à l'évacuation des Palestiniens vers la zone ouest de la ville. Netanyahu a approuvé les plans de l'opération militaire le 15 mars.
Selon Sullivan, l'opposition de Biden à l'opération israélienne à Rafah s'explique en partie par le fait que plus d'un million de personnes déplacées y ont trouvé refuge et "qu'elles n'ont nulle part où aller". Les autres grandes villes de Gaza ayant été en grande partie détruites.
"Israël ne nous a pas présenté, pas plus qu'au reste du monde, un plan indiquant comment et où il pourrait déplacer ces civils en toute sécurité, et encore moins comment les nourrir, les loger et leur garantir l'accès à des services de base tels que l'assainissement", a-t-il ajouté.
Sullivan a également souligné le rôle de Rafah en tant que principal point d'entrée pour les livraisons internationales d'aide humanitaire, ajoutant que "l'invasion mettrait un terme à ces livraisons ou du moins les compromettrait gravement au moment même où elles sont le plus cruellement nécessaires".
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis une incursion transfrontalière lancée le 7 octobre 2023 par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait près de 1 200 morts côté israélien, selon Tel-Aviv.
Depuis lors, plus de 31 700 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués dans l'enclave assiégée et près de 73 800 autres blessés.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.
Source: AA