Le Hamas exige un accord global avec Israël assorti de garanties internationales

Le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré, dimanche, que le mouvement "a fait montre d'un esprit positif et de responsabilité" lors des négociations indirectes avec Israël, et a maintenu son attachement à un accord global en trois étapes, assorti de garanties internationales contraignantes pour Israël.

"Nous avons fait preuve d'un esprit positif et de responsabilité et nous avons dit que, pour parvenir à un accord, celui-ci devait être global et comporter trois paliers, et qu'il devait également être assorti de garanties internationales pour contraindre l'occupation à s'y conformer", a déclaré Haniyeh lors d'une allocution télévisée.

Et d'ajouter : "Nous ne voulons absolument pas d'un accord qui ne mette pas fin à la guerre contre la Bande de Gaza, ou qui ne ramène pas les personnes déplacées dans leurs foyers, ou encore qui ne garantisse pas le retrait de l'ennemi sioniste de la Bande de Gaza, en particulier de son centre".

Haniyeh a rejeté sur Israël "la responsabilité de l'impossibilité de parvenir à un accord parce qu'il ne veut pas se conformer aux principes de base de l'accord".

"Néanmoins, nous (le Hamas) sommes ouverts à la poursuite des négociations, et nous sommes ouverts à toutes les formules qui permettent de mettre fin à l'agression", a-t-il ajouté.

Et Haniyeh de poursuivre : "L'ennemi parle du retour progressif des déplacés sans préciser de paramètres et de mesures clairs, et souligne qu'il maintiendra sa présence dans l'axe des martyrs, coupant la Bande de Gaza en deux".

Il a souligné qu'Israël "discute avec les médiateurs du redéploiement et du repositionnement des forces de l'armée d'occupation à l'intérieur de la Bande de Gaza", notant qu'il "n'a pas encore pris d'engagement pour le retour des déplacés dans leurs lieux de résidence".

Haniyeh a mis l'accent sur cinq préalables afin de parvenir à un accord global pour mettre fin à la guerre, à savoir "un cessez-le-feu global, un retrait complet de l'armée israélienne de tout le territoire de la Bande de Gaza, le retour total et inconditionnel des personnes déplacées (dans leurs quartiers), la sécurisation des aspects humanitaires, y compris l'aide et les abris, la reconstruction et la fin du siège, puis la conclusion d'un accord d’échange de prisonniers".

Il a expliqué que "ces cinq préalables sont basés sur trois axes à partir desquels les négociations ont été lancées afin de parvenir à un accord".

Le chef du bureau politique du Hamas a précisé : "Le premier de ces préalables est que cet accord doit conduire à un cessez-le-feu, et le second est que nous transformions cette fermeté, cet héroïsme et ces sacrifices en réalisations concrètes pour notre peuple sur le champ de bataille et sur les plans national et politique."

"Le troisième préalable est de bloquer tous les plans suspects visant Gaza dans ses dimensions nationales, administratives et politiques ", selon Haniyeh.

Il a également accusé Israël de "refuser de donner des garanties et de prendre des engagements clairs pour mettre fin à la guerre contre la Bande de Gaza", soulignant que le Hamas est "ouvert à la poursuite des négociations et à toute formule qui mettrait fin à l'agression et aux crimes commis contre les Palestiniens".

Ismail Haniyeh a également averti que "l'ennemi mène une guerre psychologique contre notre peuple, et qu'il tente de semer la discorde, de créer et de répandre le chaos, mais tout cela est voué à l’échec".

Il a estimé que "l'occupation n'a pas non plus réussi à déplacer notre peuple et à diviser la Bande de Gaza, malgré tous les massacres, les tueries, la guerre d'extermination et le nettoyage ethnique qu'elle a pratiqués contre notre peuple palestinien".

Haniyeh a souligné que le Hamas "suit les dispositions relatives à la situation interne palestinienne et qu'il est plus que jamais attaché à l'unité du peuple palestinien et à la reconstruction de ses composantes politiques et dirigeantes sur des bases correctes et saines".

Il a ajouté : "Cela implique trois paliers. Le premier est celui de la gouvernance et de la reconstruction de l'autorité nationale dans le cadre de l'Organisation de libération de la Palestine par le biais de l'élections d’un Conseil national palestinien."

Le chef du bureau politique du Hamas a ajouté : "Le deuxième palier est l'accord pour former un gouvernement de consensus national, avec des tâches spécifiques et pour une période transitoire jusqu'à la tenue d'élections législatives et présidentielles générales et de l’élection d'un Conseil national palestinien."

"Le troisième palier consiste à se mettre d'accord sur un programme politique pour notre peuple durant cette phase", a poursuivi Haniyeh.

Il a expliqué que le Hamas a proposé "une approche politique à ce niveau, à savoir que nous appuyons la fin de l'occupation sioniste de nos terres en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, et l'établissement d'un État palestinien indépendant jouissant d'une pleine souveraineté, avec Jérusalem comme capitale, ainsi que le droit au retour et à l'autodétermination".

Haniyeh a appelé les Palestiniens, de Jérusalem, de Cisjordanie et de la diaspora, "à soutenir la bataille du déluge d'Al-Aqsa, à protéger Jérusalem et la mosquée d'Al-Aqsa, à faire face à tous les complots visant Al-Aqsa et nos lieux saints islamiques et chrétiens", les appelant à se mobiliser pendant le mois de Ramadan, qui débute ce lundi.

Il a également rendu hommage à la "résistance" au Liban, au Yémen et en Irak, ainsi qu'aux masses arabes et islamiques qui ont apporté leur soutien à Gaza.

Haniyeh a conclu que "le mouvement populaire en cours constitue une transformation très importante au niveau de l'opinion publique mondiale concernant notre cause, nos droits, notre peuple et même notre résistance".

Israël mène une guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, faisant des dizaines de milliers de victimes, pour la plupart des femmes et des enfants, et provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent ainsi qu'une importante destruction des infrastructures et des biens, selon des données palestiniennes et de l'ONU, ce qui a conduit Israël à être poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide.

Source: AA

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