ONU : la situation à Gaza risque de sombrer "plus profondément dans l'abîme" pendant le Ramadan

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a déclaré, vendredi, qu'il craignait que la situation désastreuse à Gaza ne s'aggrave encore pendant le mois sacré musulman du Ramadan si Israël attaquait la ville de Rafah, où des centaines de milliers de Palestiniens ont cherché refuge pour échapper à l'offensive militaire qui dure depuis des mois.

"Nous craignons que cette situation, déjà catastrophique, ne sombre encore plus dans l'abîme alors que de nombreux Palestiniens célèbrent le mois sacré du Ramadan - une période censée consacrer la paix et la tolérance - si Israël déclenche l'offensive militaire qu'il menace de lancer contre Rafah, où 1,5 million de personnes ont été déplacées dans des conditions déplorables et inhumaines", a déclaré le porte-parole Jeremy Laurence, lors d'une réunion d'information tenue au siège de l'ONU, à Genève.

"Toute attaque au sol contre Rafah entraînerait des pertes massives en vies humaines et augmenterait le risque de nouveaux crimes atroces", a averti Laurence, ajoutant : "Nous ne devons pas permettre que cela se produise".

Le mois sacré doit débuter la semaine prochaine.

Le HCDH craint également que les restrictions israéliennes sur l'accès des Palestiniens à Jérusalem-Est et à la mosquée Al-Aqsa pendant le ramadan n'exacerbent les tensions.

Réitérant l'appel du Haut Commissaire aux droits de l'homme, Volker Turk, en faveur de la cessation immédiate du conflit, il a déclaré : "Les meurtres et les destructions doivent cesser".

Les prisonniers détenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre doivent être libérés sans condition et rendus à leurs familles désemparées, a ajouté Laurence.

À l'approche du ramadan, des négociateurs seraient en train de travailler sur un accord prévoyant à la fois un cessez-le-feu et la libération des prisonniers.

Selon Laurence : "Israël, en tant que puissance occupante, doit- nous le répétons - respecter pleinement les obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire et fournir à la population civile de Gaza, de plus en plus désespérée, les denrées alimentaires et les fournitures médicales nécessaires ou, s'il n'est pas en mesure de le faire, veiller à ce que la population ait accès à une aide humanitaire vitale, à la mesure de ses besoins".

Il a souligné que pour éviter "une aggravation de la famine et des souffrances inutiles", les points de passage et les corridors frontaliers doivent être "pleinement ouverts et des mesures doivent être prises pour assurer la libre circulation, en toute sécurité, des convois d'aide aux civils, où qu'ils se trouvent dans la Bande de Gaza".

L'offensive militaire israélienne contre la Bande de Gaza, qui en est à son 153e jour, a débuté à la suite de l'attaque menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait quelque 1 200 morts côté israélien, selon les autorités de Tel-Aviv.

Depuis lors, près de 30 900 Palestiniens ont été tués à Gaza et quelque 73 000 autres blessés, sur fond de dévastation généralisée de l'enclave côtière. Israël a également imposé un blocus paralysant à la Bande de Gaza, exposant une grande partie de sa population à la famine.

Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.

Faisant fi de l'arrêt de la CIJ, les attaques israéliennes se sont poursuivies sans relâche, alors que les livraisons d'aide restent très insuffisantes pour faire face à la catastrophe humanitaire qui sévit dans l’enclave palestinienne assiégée.

Source: AA

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