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Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Ismaila Madior Fall, a insisté, lors d'un panel intitulé "Côte : des risques sécuritaires à la stabilité permanente" organisé lors du Forum de la diplomatie d'Antalya, sur les préoccupations de la région du Sahel, soulignant l'inadéquation d'une approche fondée sur un seul État et appelant à une réponse supranationale pour relever les défis.
"De nombreuses mesures ont été prises pour résoudre le problème du Sahel, mais nous ne pouvons pas trouver une solution à ces problèmes avec un seul État. Nous avons besoin d'une réponse multilatérale", a-t-il dit.
Le panel était animé par Lori-Aanne Theroux-Benoni, directrice régionale de l'Institut d'études de sécurité (ISS).
Ismaila Madior Fall a souligné l'importance de se concentrer sur la gouvernance, la sécurité et le développement pour traiter les questions de sécurité dans la région par le biais d'une coopération mondiale et locale.
"La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) joue un rôle important à cet égard. En effet, les adhésions des pays du Sahel souhaitant quitter l'Union n'ont pas été annulées car la coopération est cruciale pour résoudre les problèmes", a-t-il ajouté.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif, a souligné la nécessité d'évaluer soigneusement la question pour renforcer la sécurité et la stabilité dans la région du Sahel.
" Le terrorisme ne connaît pas de frontières et constitue une menace globale, c'est pourquoi nous devons agir globalement pour le combattre. La menace au Sahel concerne les nations occidentales et leur coopération doit être visible", a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie tchadienne a souligné que les pays du Sahel ont amélioré leur personnel militaire, leur équipement et leur expérience en matière de renseignement dans la lutte contre le terrorisme au cours de la dernière décennie, en insistant sur l'importance des drones dans les efforts de lutte contre le terrorisme.
- Importance des acteurs locaux dans la lutte contre le terrorisme
Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a pour sa part insisté sur la nécessité d'identifier les raisons du terrorisme dans la région du Sahel.
Abdoulaye Diop a reproché à la Cédéao d'être inefficace dans la résolution des problèmes régionaux.
Il a fait remarquer le silence de la Cédéao face à certains coups d'État, alors qu'elle a pris position contre les coups d'État récents.
Le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Jean Marie Karamoko Traore , a souligné que le Sahel a été mal analysé pendant de nombreuses années, ce qui a eu des conséquences négatives sur les pays de la région.
"La première chose à faire est de permettre aux pays du Sahel de mettre en œuvre leurs propres politiques, ce qui n'a pas été fait jusqu'à présent et les problèmes n'ont pas été résolus", a-t-il précisé.
Et d’ajouter: "Nous devons collaborer avec la Cédéao pour la coopération régionale pour parvenir à un mécanisme pouvant nous conduire à la paix et à la stabilité. La Cédéao a coupé l'approvisionnement d'un pays en énergie et des hôpitaux se sont retrouvés sans électricité ; la collaboration ne peut pas se faire de cette manière."
Le vice-ministre ghanéen des Affaires étrangères, Kwaku Ampratwum-Sarpong, a indiqué que les groupes armés de la région du Sahel se sont étendus au golfe de Guinée au cours des dix dernières années, déstabilisant ainsi la région.
Le Forum de la diplomatie d'Antalya, dans sa troisième édition, se tient du 1er au 3 mars dans le sud de la Türkiye. Cette année, l’évènement accueille des participants de 147 pays.
Source: AA