Le porte-parole adjoint du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a exprimé la "vive émotion" de la France, ce jeudi, suite aux tirs meurtriers de l'armée israélienne ayant visé des civils Palestiniens lors d'une distribution d'aide humanitaire à Gaza.
Par voie d'un communiqué, le Quai d'Orsay, a fait état d'un "nombre très important de victimes civiles palestiniennes lors d’une distribution d’aide humanitaire à Gaza" à la suite de tirs de militaires israéliens. Le ministère a souligné que "les tirs contre des civils tentant d'accéder à des denrées alimentaires sont injustifiables".
La France appelle Israël à faire "la lumière" sur ces événements "d'une grande gravité". Le ministère insiste sur la responsabilité d'Israël de respecter le droit international, notamment en ce qui concerne la protection de l'aide humanitaire destinée aux populations civiles. "En tout état de cause, il relève de la responsabilité d’Israël de se conformer aux règles du droit international", a précisé le porte-parole.
"Cet évènement tragique intervient alors que la situation humanitaire à Gaza relève de l’urgence absolue, et qu’un nombre croissant et insupportable de civils palestiniens souffrent de faim et de maladie", rappelle le porte-parole Christophe Lemoine, réitérant l'appel de la France à un "cessez-le-feu immédiat et durable" pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et assurer la protection des civils dans la bande de Gaza.
- Assassinat de Palestiniens attendant de l'aide
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a annoncé que 112 personnes ont été tuées et 760 autres blessées lors de l'attaque israélienne contre les personnes qui attendaient de l'aide humanitaire sur la place de Nablusi, au sud de la ville de Gaza.
Dans une déclaration au correspondant d'Anadolu, des sources de sécurité israéliennes ont affirmé que les Palestiniens qui entouraient les camions d'aide s'approchaient de manière menaçante et ont admis que les soldats israéliens ont tiré sur les civils.
Une déclaration écrite de l'armée israélienne affirme que "les habitants de Gaza ont encerclé les camions et ont commencé à piller l'aide, et que certains Palestiniens ont été blessés dans les échauffourées et la bousculade".
Pour rappel, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) a déclaré, jeudi, que le nombre de morts à cause du blocus imposé à la bande de Gaza dépasse, désormais, celui causé par les bombes et les frappes aériennes israéliennes.
Elle a ajouté que "le nombre de morts dans la guerre israélienne contre la bande de Gaza a dépassé la barre des 30 000, tandis que plus de 70 000 Palestiniens ont été blessés".
Pour la première fois depuis sa fondation en 1948, Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a tué plus de 30 000 Palestiniens et blessé plus de 70 000 autres depuis le 7 octobre.
Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.
Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire.
Source: AA