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Le militant panafricain franco-béninois Kemi Seba s'en est pris, jeudi, à ce qu'il a qualifié de "néocolonialisme" français, suite à une procédure de "perte de la nationalité française", engagée à son encontre par le ministère français de l'Intérieur.
Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, s'exprimait sur son compte officiel sur le réseau "X", jeudi.
"Cher gouvernement français, Votre réaction profondément néocoloniale constitue pour nous une IMMENSE DÉCORATION DE GUERRE, preuve s’il en fallait, de l’efficience de notre travail de déconstruction de la Françafrique", a-t-il écrit sur son compte, suivi par près de 2 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux.
"Le gouvernement français, dépassé par le succès de notre combat anticolonialiste auprès des masses africaines et diasporiques craque, et dans un réflexe négrophobe désespéré dont il a le secret, veut en réaction, me retirer la nationalité française", a-t-il noté sur "X".
"On ne mendiera RIEN auprès de vous. JAMAIS de la vie. Je ne suis pas de ceux qui pleurent lorsqu’ils sont expulsés ou discriminés", a-t-il poursuivi, lançant que "Vous êtes tombés sur le mauvais NOIR" à l'endroit des autorités françaises.
Sur la même page, le militant panafricain a partagé la lettre qu'il avait reçue du ministère français de l'Intérieur, en date du 9 février 2024.
Dans cette lettre, le ministère français de l'Intérieur reproche à Seba de s'être livré à des agissements destinés à attiser le sentiment antifrançais en Afrique de l'ouest.
"(...) vous vous livrez, depuis plusieurs années, à divers agissements destinés à attiser, dans les pays de l'Afrique de l'ouest, un sentiment anti-français", peut-on lire dans cette correspondance, faisant acte de notification.
"Vous diffusez des messages particulièrement virulents, voire outranciers, contre la France, ses représentants et ses forces militaires, incitant à la rébellion contre les autorités locales jugées proches des autorités françaises et portant régulièrement des accusations graves contre ces dernières", est-il écrit dans le même texte.
"Votre comportement et vos propos révélant une posture constante et actuelle résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifeste à l'égard du pays dont vous portez la nationalité, j'ai à cet effet décidé d'engager à votre endroit une procédure de perte de la nationalité française", a souligné Cédric Debons, sous-directeur de l'accès à la nationalité français, signataire du document pour le compte et par délégation du ministre de l'Intérieur.
Le ministère de l'Intérieur a ainsi considéré que les conditions de perte de nationalité s'étaient réunies pour engager une procédure contre Kemi Seba, se référant à l'article 23-7 du code civil et à l'article 29 du décret 93-1362 du 30 décembre 1993 portant sur les déclarations de nationalité, aux décisions de naturalisation, de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité française.
Le ministère de l'Intérieur accorde à l'intéressé un délai d'un mois, à compter de la réception de la notification, pour lui adresser ses éventuelles "observations".
Passé ce délai, le ministère de l'Intérieur saisira le conseil d'Etat en vue d'obtenir son avis sur la proposition de perte de nationalité française engagée à l'encontre de Seba. L'avis du conseil d'Etat étant nécessaire pour prononcer la perte de nationalité d'un ressortissant français.
Kemi Seba est né à Strasbourg le 9 décembre 1981 de parents français d'origine béninoise. Il avait obtenu la nationalité française à la naissance.
Source: AA