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La Diplomatie française a récemment réagi aux préoccupations concernant la situation politique au Sénégal. Lors de son point presse ce jeudi, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint de la Diplomatie française, a abordé une question posée par Anadolu sur une déclaration récente du maire de Dakar.
La semaine dernière, Barthélémy Dias avait évoqué un risque de "coup d'État" au Sénégal, dans le contexte des élections reportées par le président Macky Sall.
Faisant référence à cette déclaration, Anadolu a demandé au porte-parole du Quai d'Orsay si la France perçoit un risque que le Sénégal bascule à son tour dans ce qui est présenté comme le camp anti-français en Afrique comme des pays tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
La réponse de Lemoine a mis en lumière la position de la France concernant les tensions actuelles. "Sur le Sénégal, effectivement, c'est une position qui est connue. Nous avons appelé depuis l'annonce par le Président Macky Sall du report des élections, toutes les autorités, tous les acteurs sénégalais à respecter le processus électoral, les termes de la Constitution et dernièrement, la décision du Conseil constitutionnel dans son entièreté", a-t-il souligné.
"La décision du Conseil constitutionnel exigeait une organisation des élections dans les meilleurs délais, donc c'est la position que nous avons actée. Nous avons appelé, à plusieurs reprises, les autorités sénégalaises à organiser ces élections dans les meilleurs délais. Nous encourageons aussi l'ensemble des acteurs sénégalais à travailler à un apaisement du climat politique, conformément à la longue tradition démocratique de ce pays", a insisté le porte-parole de la Diplomatie française.
"Nous restons très vigilants sur la situation au Sénégal, mais, encore une fois, nous appelons à un respect des termes de la constitution, ce qui signifie l'organisation dans les meilleurs délais d'opérations électorales", a-t-il conclu.
Le Sénégal traverse actuellement une période complexe. Des milliers de Sénégalais ont manifesté, samedi, pour la tenue de l'élection présidentielle dans les meilleurs délais, tel que décidé par le Conseil constitutionnel, soit avant le 2 avril 2024.
Pour rappel, après avoir statué suite à des recours introduits par des candidats à la présidentielle et des députés, le Conseil constitutionnel a cassé jeudi le décret du 3 février abrogeant un précédent décret qui convoquait le corps électoral pour le scrutin du 25 février et déclaré "contraire à la Constitution", la loi parlementaire repoussant le scrutin présidentiel au 15 décembre 2024 et prorogeant le mandat du président Sall jusqu’à la passation de pouvoir avec son successeur.
La Haute juridiction a indiqué que le scrutin doit se tenir avant la fin du mandat en cours. Dans un communiqué de la présidence de la République publié vendredi, le président Sall a dit prendre acte de la décision du conseil constitutionnel et s’est engagé à la faire pleinement exécuter.
Les premières manifestations d’envergure contre le report de la présidentielle ont éclaté à partir du 9 février dans plusieurs localités du pays et ont fait trois morts.
Source: AA