Le monde démocratique doit remettre en question la légitimité du président russe «nouvellement élu»

Depuis 2014, la Fédération de Russie organise systématiquement des référendums et des élections illégaux sur les territoires temporairement occupés de l'Ukraine (TOT) - dans la République autonome de Crimée, la ville de Sébastopol, ainsi que dans des régions de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporizhzhia, violant les normes du droit international et la Constitution ukrainienne. En mars de cette année, la Russie prévoit d'y organiser une nouvelle élection présidentielle.

Les ambitions de réélection du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, constituent une menace évidente pour la démocratie et l’ordre mondial. Sa présidence continue crée un précédent permettant à d’autres dictateurs de violer le droit international en toute impunité, poussant le monde vers un avenir autoritaire. L’élection présidentielle en Russie n’est pas une véritable campagne politique, mais une imitation de l’expressionde la volonté populaire.

Il est intéressant de noter que le Président de la Fédération de Russie a approuvé des modifications à la loi sur les élections présidentielles, établissant des restrictions sur la couverture médiatique. Les changements concernent également l'interdiction d'admettre aux réunions du comité électoral les représentants des médias qui travaillent uniquement sur la base d'un contrat de travail. Prendre des photos et des vidéos dans les bureaux de vote est également interdit. Seuls les représentants des médias accrédités peuvent le faire.

La situation actuelle en Russie peut être comparée à celle de l’Union Soviétique. A cette époque, il existait également une Constitution qui soutenait les valeurs démocratiques, mais la réalité était radicalement différente. Aujourd’hui, Moscou montre que tout va bien, des « élections » ont lieu, mais en réalité tout n’est pas ainsi.

Une partie de l'opposition russe a qualifié le troisième mandat de Poutine en 2012 d'usurpation du pouvoir. Et puis cela s’est produit en 2018. Mais la société internationale n’était pas prête à reconnaître l’illégitimité de Poutine.

La situation concernant la légalité de l'élection de Poutine pourrait désormais changer. Les autorités d'occupation russes forcent les citoyens ukrainiens du TOT à participer aux élections, en recourant au chantage, à l'intimidation, à l'obtention forcée de passeports et au remplacement des documents d'identité ukrainiens par des documents russes. Il est tout à fait possible que la Russie recoure à des méthodes énergiques pour contraindre les habitants des territoires occupés à participer aux pseudo-élections. Le scrutin de cette année aux élections présidentielles dans les territoires ukrainiens occupés ne sera ni libre ni équitable.

Le Kremlin utilisera les résultats des pseudo-élections pour démontrer sa propre légitimité dans les territoires occupés. Moscou continuera à tout mettre en œuvre pour intégrer les territoires occupés à la Russie, ignorant l’opinion des résidents locaux. La Russie n’est pas attachée aux principes du droit international, mais au soi-disant droit constitutionnel russe, qui contredit le droit international. La communauté internationale devrait donc refuser de reconnaître les résultats des élections présidentielles en Fédération de Russie.

En octobre 2023, l'APCE a adopté une résolution qui reconnaît le pouvoir « éternel » de Poutine comme illégitime et soutient fermement la création d'un tribunal pénal international spécial. La résolution a été adoptée à l'unanimité après le débat et le rapport « Examen de la légitimité et de la légalité de la renonciation ad hominem à la limitation du mandat du président sortant de la Fédération de Russie ». Cet exemple de l'APCE devrait être suivi par le Congrès américain et les parlements d'autres pays démocratiques.

Source: romaniainform.ro

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