Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exprimé, mardi, son inquiétude concernant le nombre croissant de civils à Gaza qui sont "de plus en plus repoussés" vers la frontière de l'enclave palestinienne avec l'Egypte, alors que le conflit avec Israël se poursuit.

"L'appel à un cessez-le-feu - pour des raisons humanitaires et de droits de l'homme - se fait chaque jour plus pressant et doit être entendu", a déclaré Volker Türk, dans un communiqué de presse.

Notant que près de 2 millions de personnes ont été déplacées, dont beaucoup à de multiples reprises, Volker Türk a souligné que les forces israéliennes continuent de lancer des ordres d'évacuation "d'une manière confuse et contradictoire".

"Aujourd'hui, on contraint les Palestiniens à se réfugier dans des zones de plus en plus petites, dans le cadre d'un déplacement massif jusqu'à la frontière entre Gaza et l'Égypte, tandis que les opérations militaires continuent de se rapprocher", a-t-il déclaré, ajoutant : "Il n'y a tout simplement plus d'endroit où aller à Gaza".

Türk a souligné que la ville méridionale de Rafah est devenue un épicentre pour les personnes déplacées, avec plus d'un million de personnes "concentrées dans des conditions de vie insupportables dues à une extrême surpopulation, exacerbées par l'arrivée de l'hiver".

Selon le responsable onusien, le maintien du siège israélien sur Gaza fait que le flux d'aide humanitaire en provenance d'Égypte et du point de passage de Kerem Shalom, ouvert dimanche par Israël, n'a permis de fournir qu'une fraction de l'aide nécessaire, tandis que les habitants du nord de l'enclave "ne reçoivent aucune aide".

"Dans le nord, on estime à 100 000 le nombre de civils qui restent complètement exclus des opérations de secours et qui sont trop effrayés pour se déplacer, en raison des bombardements incessants, des patrouilles de chars et de la peur des tireurs embusqués", a déclaré Türk.

"Ils sont pris au piège dans un véritable enfer", a-t-il ajouté.

Volker Türk a également appelé à une enquête "complète et immédiate" sur toutes les allégations de violation des lois de la guerre.

"Les responsables de tels actes doivent rendre des comptes et la justice doit être rendue", a-t-il déclaré.

Israël soumet la Bande de Gaza à des bombardements aériens et terrestres incessants, impose un siège à l'ensemble de l’enclave et a lancé une offensive terrestre contre ce territoire palestinien, en représailles à une attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, au moins 19 667 Palestiniens ont été tués et 52 586 autres blessés depuis lors.

Le bilan de l'attaque du Hamas côté israélien serait de 1 200 morts, tandis que plus de 130 otages seraient toujours retenus dans la Bande de Gaza, selon les chiffres avancés par les autorités de Tel-Aviv.

Source: AA