Le Kenya désapprouve la réaction des autorités congolaises

Les autorités Kenyanes ont jugé « prématuré » le rappel des ambassadeurs de la République démocratique du Congo (RDC) après que l’ancien président de la CENI a annoncé, depuis le territoire kényan, la création d'une alliance de groupes armés.

Le gouvernement congolais a exigé des explications et rappelé ses ambassadeurs au Kenya et auprès de la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC).

« Le gouvernement kényan ne contrôle pas les médias. Nous garantissons la liberté de la presse pour tous. Toutefois, je veux le dire de manière catégorique, le gouvernement kényan ne soutient aucun groupe rebelle en République démocratique du Congo », a déclaré à Anadolu Isaac Mwaura, porte-parole du gouvernement Kényan.

Le Kenya affirme en outre « qu'il n'est pas impliqué dans les affaires intérieures de la RDC et s'engage à continuer à soutenir la paix, la sécurité et la consolidation démocratique du pays, a ajouté le porte-parole jugeant « prématuré » le rappel des ambassadeurs.

Depuis 2022, la RDC est membre de la communauté des États d’Afrique de l’Est.

« Nous avons des relations cordiales. Le Kenya joue même un rôle clé pour s’assurer qu’il y ait la paix et la stabilité en RDC. Toute affirmation selon laquelle le gouvernement kényan soutient un groupe rebelle est complètement infondée », a insisté Mwaura.

« Je condamne très fermement ces accusations et les rejette avec le dédain qu’elles méritent », a martelé le porte-parole.

Dans un communiqué publié samedi soir, le Royaume-Uni s’est dit « préoccupé » par l'annonce de la création d'une nouvelle plateforme politico-militaire "Alliance Fleuve Congo" (AFC) réunissant divers groupes armés, à quelques jours des élections en République démocratique du Congo.

Les menaces de la plateforme créée par l’ancien président de la Commission électorale Corneille Nangaa, sont un « affront au peuple congolais, alors qu’il se prépare à exercer pacifiquement ses droits civils et politiques consacrés par la constitution congolaise », a déclaré l’ambassadrice des États-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn.

Roxane De Bilderling, ambassadrice de la Belgique en RDC s’est également dite « très inquiète » d’apprendre la création d'une plateforme politico-militaire "Alliance Fleuve Congo" avec des groupes armés, à quelques jours des élections en RDC.

La Belgique « rejette tout appel à la déstabilisation et violence. Elle soutient le cessez-le-feu à l’est et les processus régionaux », a-t-elle ajouté.

L’ambassade de l’Union européenne (UE) en RDC a annoncé partager « la préoccupation quant à la création d'une plateforme politico-militaire incluant le M23, et ce à quelques jours des élections ». Il est « Impératif que tous les acteurs renoncent à la violence, respectent le cessez-le-feu et s'engagent dans les processus de paix régionaux », a ajouté l’UE.

Corneille Nangaa, qui fut président de la Commission électorale (2015- 2021) et qui avait proclamé la victoire contestée de Félix Tshisekedi lors des élections de 2018, a fait son annonce vendredi dans un hôtel de la capitale kényane Nairobi aux côtés de Bertrand Bisimwa, le président de la rébellion du M23 (mouvement du 23 Mars) qui contrôle des territoires dans la province du Nord - Kivu (Est).

Selon Corneille Nangaa, qui vit en exil depuis 8 mois et qui critique violemment la gouvernance du Président Tshisekedi, l'objectif principal de son initiative est la refondation de l'État.

« Si pour y parvenir, il faut prendre le pouvoir à Kinshasa, nous le prendrons », a-t-il indiqué à Anadolu.

Source: AA

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