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- Le 31 Octobre 2024
L’Etat français sera autorisé à monter à près de 30 % du capital, contre 14,3 % aujourd’hui. En contrepartie, tant que cette recapitalisation n’est pas remboursée, Air France sera soumis « à une interdiction de dividendes », a dit la Commission européenne.
La Commission européenne a approuvé, mardi 6 avril, un projet de l’Etat d’accorder jusqu’à 4 milliards d’euros d’aide à Air France. Objectif : recapitaliser la compagnie aérienne mise à terre par l’épidémie de Covid-19 et l’effondrement du trafic passagers.
La recapitalisation d’Air France prévoit « la conversion du prêt d’Etat de 3 milliards d’euros déjà accordé par la France [en 2020] en un instrument de capital hybride » et une augmentation de capital « ouverte aux actionnaires existants et au marché » pouvant aller jusqu’à 1 milliard d’euros, a précisé la Commission dans un communiqué.
Ce soutien public « sera assorti de conditions, visant notamment à assurer une rémunération suffisante à l’Etat français », précise Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne. « Tant que la recapitalisation n’est pas remboursée à 100 %, Air France et sa holding sont soumis à une interdiction de dividendes », a souligné la Commission.
KLM, le partenaire néerlandais au sein du groupe Air France-KLM, ne bénéficiera pas de l’aide de l’Etat français, selon la Commission.
Le prêt d’Etat de 3 milliards d’euros sur quatre ans accordé à Air France va être « transformé en participation de l’Etat, en fonds propres de l’Etat dans l’entreprise », a expliqué mardi matin sur France Inter le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. « C’était une aide provisoire [mais] ces 3 milliards vont devenir une aide définitive », a-t-il résumé.
L’Etat sera autorisé à monter à « un peu moins de 30 % » du capital d’Air France, contre 14,3 % aujourd’hui, a également annoncé le ministre de l’économie. En contrepartie, l’entreprise devra céder 18 créneaux de vols à d’autres compagnies à l’aéroport de Paris Orly, a précisé Bruno Le Maire, ajoutant avoir obtenu de Bruxelles que les compagnies qui font du dumping social et fiscal ne puissent pas en récupérer.
Lundi soir, le conseil d’administration d’Air France-KLM a donné son feu vert aux conditions d’une nouvelle aide gouvernementale, selon l’agence financière Bloomberg.
Air France-KLM prévoit une perte d’exploitation de 1,3 milliard d’euros au premier trimestre 2021, a annoncé mardi le groupe aérien franco-néerlandais. Son directeur général, Benjamin Smith, a jugé dans un communiqué que l’aide publique lui apporterait « une plus grande stabilité pour aller de l’avant lorsque la reprise commencera ». L’entreprise dit disposer d’« une solide liquidité et de lignes de crédit de 8,8 milliards d’euros au 28 février 2021 » et prévoit « toujours une reprise significative de la demande » cette année.
Dimanche, Bruno Le Maire avait rappelé que l’Etat avait déjà « beaucoup soutenu » Air France-KLM en apportant 7 milliards d’euros et ne signait pas « un chèque en blanc ». « Je suis prêt à apporter un nouveau soutien, mais qu’Air France renoue avec des bénéfices (…) et apporte la preuve de sa compétitivité (…). Les contribuables font un effort, Air France doit faire un effort de son côté », avait plaidé le ministre de l’économie.
Lundi, le syndicat CGT d’Air France avait assuré de son côté que le plan validé par Bruxelles n’était pas assimilable à un nouveau soutien financier, puisqu’il s’agit de transformer un prêt en capital. Il n’y a « donc pas plus d’argent injecté dans Air France », selon le syndicat.
Source : Le Monde avec AFP