Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Les combats se sont intensifiés la semaine dernière dans de vastes zones du nord de l’Etat birman de Shan.
La Birmanie est marquée ces derniers jours par de violents combats, au nord du pays. Une alliance de groupes ethniques minoritaires a lancé une offensive qui met en péril la junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’Etat contre Aung San Suu Kyi en 2021. Mais qui sont ces groupes armés ? Que se passe-t-il au nord de la Birmanie ? Pourquoi la Chine s’empare-t-elle du sujet ? 20 Minutes vous explique tout.
Les combats se sont intensifiés la semaine dernière dans de vastes zones du nord de l’Etat Shan, près de la frontière avec la Chine. Les groupes armés ont affirmé samedi s’être emparé de dizaines d’avant-postes et de quatre villes, et avoir bloqué d’importantes routes commerciales vers la Chine. Quelques jours plus tôt, un porte-parole de la junte avait qualifié de « propagande » les affirmations selon lesquelles les groupes armés avaient pris le contrôle de plusieurs villes de l’Etat Shan.
Il s’agit d’une alliance de groupes ethniques minoritaires : l’Armée de l’alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA) et l’Armée de l’Arakan (AA). Plus d’une dizaine de groupes ethniques opèrent en Birmanie, notamment dans les régions frontalières, demandant plus d’autonomie politique, le contrôle d’une partie des richesses naturelles du pays ou de lucratifs trafics. Certains d’entre eux ont formé et équipé les groupes armés composés d’opposants politiques qui ont essaimé dans le pays après le coup d’Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi et la répression qui a suivi.
L’ONU s’est inquiétée lundi de la situation. « Nous sommes préoccupés par les violents combats, en particulier dans l’Etat Shan, dans le nord du pays, avec des informations faisant état de tirs d’artillerie et de frappes aériennes qui ont fait des victimes civiles », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, sans donner plus de détails.
Les combats ont également fait des « dizaines de milliers de nouveaux déplacés », dont plusieurs centaines ont quitté le pays, a-t-il ajouté. « Selon nos collègues humanitaires, depuis le 26 octobre, près de 33.000 hommes, femmes et enfants ont été déplacés, ce qui augmente les besoins humanitaires », a précisé le responsable. Le secrétaire général Antonio Guterres « réaffirme que les civils doivent être protégés », a insisté Stéphane Dujarric, appelant également à un accès « sans entrave » à l’aide humanitaire.
« La Chine est très préoccupée par la situation conflictuelle dans le nord de la Birmanie, exprime son vif mécontentement face à l’escalade du conflit armé et aux victimes causées côté chinois, et a protesté solennellement auprès des parties concernées », a déclaré à la presse Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise, sans préciser s’il s’agissait de personnes blessées ou tuées.
Selon des médias locaux birmans, samedi un Chinois a été tué, et deux autres blessés, quand un obus de l’armée birmane a atterri côté chinois. Cet obus visait la ville de Laiza, en Birmanie, où se trouve le quartier général de l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), un groupe ethnique. La Chine a exhorté la Birmanie à « coopérer » pour assurer la stabilité de leur frontière commune, a indiqué lundi Pékin, après la prise côté birman par des groupes armés d’une ville frontalière stratégique.
Alors que l’alliance a bloqué d’importantes routes commerciales vers la Chine, un ministre chinois assistant des Affaires étrangères a effectué une visite en Birmanie de vendredi à dimanche. Pékin avait déjà appelé la semaine dernière à un cessez-le-feu immédiat dans la région.
Source: 20minutes