RDC : mobilisation des forces de sécurité pour protéger une base onusienne à Butembo

 Pour empêcher une manifestation demandant le départ de la Monusco.

Les forces de sécurité congolaises se sont déployées, lundi, devant le quartier général des Nations Unies à Butembo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), assiégé par des militants contre la présence des troupes onusiennes dans cette partie congolaises en proie = des massacres de civils, sans cesse, depuis 7 ans.

Des dizaines de manifestants, essentiellement des militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha, des principaux mouvements citoyens congolais), ont assiégé le quartier général de la mission onusienne ne RDC (Monusco) proche de la mairie de cette ville.

« La Monusco doit partir, on tue des civils à Beni comme des moutons alors que les Casques bleus ne font absolument rien. C’est resté une mission juste pour justifier des salaires et le budget inutile », a déclaré David Kambale, l’un des manifestants, joint au téléphone par l’Agence Anadolu.

Les manifestations ont paralysé les activités socioéconomiques de Butembo, proche du territoire de Beni, fief des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) auteurs d’une salve de massacres de civils, déclenché depuis octobre 2014.

Les manifestants se sont entretenus avec un responsable onusien qui a promis de transmettre leurs desideratas à la hiérarchie.

« Les Nations Unies ne peuvent pas rentrer parce que c'est la Lucha qui exige leur départ immédiat », a rétorqué le maire de Butembo, Sylvain Kanyamanda, s’adressant, pour sa part, aux manifestants.

Il a rappelé que la Monusco s’était déployée au Congo–Kinshasa à la demande du gouvernement et ne peut donc quitter le pays que si nos autorités agissent ».

« La demande (du départ de la Monusco,) est en train d’être exécutée », a-t-il encore déclaré, rappelant le retrait de la mission onusienne dans plusieurs régions congolaises comme le Kasaï (centre).

Le mouvement citoyen soutient que plus de 1300 civils ont été tués en un peu plus d'un an dans la région troublée de Beni. Leurs attaques ont aussi provoqué la mort des dizaines de militaires congolais et des membres de la Force de la mission des Nations unies au Congo (Monusco).

Dans un récent communiqué, Lucha avait dénoncé la dérive qu’occasionnent les opérations de l’armée congolaise. Déclenchées le 30 octobre 2019, elles ont dispersé les rebelles ADF sur des zones assez vastes « plutôt que d'arrêter les tueries et de neutraliser les assaillants », selon la Lucha.

Forte de plus de 16 000 Casques bleus, la Monusco, l’une des principales et couteuses missions des Nations Unies dans le monde, est déployée en RDC depuis 22 ans, avec défi principal, aider les troupes gouvernementales à écraser la centaine de groupes armés. Le plus sanglant est l’ADF dont les combattants s’attaquent aux civils depuis 2014, faisant des milliers de morts.

Sans revendication officielle, ni hiérarchie connue, l’ADF a été déclaré en mars dernier, « mouvement terroriste affilié à Daesh » par les Etats – Unis.

Des organisations de la société civile et les autorités notent avec inquiétude une expansion des tueries attribuées aux ADF vers le secteur de Rwenzori et une partie de la province voisine de l'Ituri, des zones jadis calmes.

Les experts de l'ONU ont affirmé au Conseil de sécurité que les ADF opèrent désormais en petits groupes mobiles.

Source : AA

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