La police nord-irlandaise ciblée par une « attaque orchestrée » lors d’une nouvelle nuit de violences

Les policiers interviennent dans un contexte de tensions exacerbées après le Brexit. Un homme de 47 ans a été arrêté et mis en garde à vue dimanche.

Lors d’une nouvelle nuit de violences dans la province britannique, la police nord-irlandaise a déclaré dimanche 4 avril avoir fait l’objet d’une « attaque orchestrée ». « La nuit dernière, des gens sont de nouveau descendus dans les rues d’Irlande du Nord pour manifester violemment », quand 20 à 30 personnes se sont rassemblées samedi soir à Newtownabbey, dans la banlieue nord de Belfast. Selon un responsable de la police nord-irlandaise, Davy Beck, « au total, 30 cocktails Molotov ont été jetés sur la police et trois véhicules (…) ont été incendiés. C’était une attaque orchestrée contre la police ».

Un homme de 47 ans a été arrêté et mis en garde à vue dimanche. Le responsable policier a appelé à l’arrêt des violences. « Personne ne veut retourner à la période sombre où les émeutes étaient monnaie courante dans les rues d’Irlande du Nord », a-t-il fait valoir.

Vendredi, plusieurs policiers avaient été blessés lors d’incidents violents qui ont eu lieu à Londonderry (nord) et dans un quartier loyaliste de Belfast. Déjà, le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, ainsi que la police, avaient appelé au calme au lendemain de ces événements. En Irlande du Nord, les tensions sont exacerbées par le mécontentement croissant au sujet des conséquences du Brexit, pleinement mis en œuvre depuis le 1er janvier.

Les unionistes, partisans du maintien dans le Royaume-Uni, rejettent le protocole négocié entre Londres et Bruxelles, qui introduit des contrôles sur les marchandises arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne. Ce protocole est destiné à éviter le retour d’une frontière entre la province britannique et la République d’Irlande (membre de l’UE) qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998, après trois décennies de troubles meurtriers.

Les tensions se sont aussi accrues cette semaine à la suite d’une décision controversée. Vingt-quatre membres du parti républicain Sinn Fein, dont la vice-première ministre Michelle O’Neill, ont participé aux funérailles d’une ancienne figure de proue de l’Armée républicaine irlandaise en juin 2020. Malgré les restrictions mises en place contre le coronavirus, ils n’ont pas été poursuivis.

Le Monde avec AFP

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