Des dizaines de manifestants pro-palestiniens ont été arrêtés, mercredi, après avoir participé à une manifestation non autorisée devant le bâtiment administratif du Capitole (Cannon House Office Building).

Les organisateurs ont déclaré que plus de 500 personnes avaient été interpellées.

Quelques heures plus tôt, des milliers de personnes rassemblées par les groupes de pression "Jewish Voice for Peace" (JVP) et "IfNotNow" se sont rendues sur l'esplanade nationale (National Mall) pour exiger l'arrêt immédiat des violences à Gaza, afin de mettre un terme à ce que beaucoup considèrent comme un "génocide" contre le peuple palestinien.

Les manifestants ont scandé "Cessez le feu maintenant" et " Libérez la Palestine", certains d'entre eux portaient des chemises sur lesquelles était écrit "Les Juifs réclament un cessez-le-feu immédiat" et d'autres brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Pas en mon nom" et "Mettez un terme au siège de Gaza".

Adam Golfer, un cinéaste basé à New York qui a passé du temps en Cisjordanie occupée, a déclaré à Anadolu qu'il estimait important d'ajouter sa voix à celles exigeant un cessez-le-feu, dans la mesure où il craint que les violences en cours ne dégénèrent rapidement en "une réaction en chaîne de situations de plus en plus graves pour les civils de Gaza, dont la vie quotidienne est déjà extrêmement difficile et qui s'efforcent tout simplement de survivre".

Le rabbin Linda Holtzman, qui fait partie du conseil rabbinique de JVP, a déclaré : "En tant que rabbin et en tant que juive, je ne peux pas rester passive et assister à un génocide sans prendre position et exiger un cessez-le-feu, parce que je ne peux pas voir des gens se faire assassiner et mon gouvernement donner de l'argent pour mettre en œuvre ce meurtre sans réagir et dire 'stop'".

"J'espère que les gens ouvriront les yeux et comprendront qu'il s'agit d'un génocide. Les gens sont privés d'électricité, de nourriture et d'eau. Des enfants sont sous les bombes et n'ont pas de médicaments pour les premiers soins. C'est horrible", a-t-elle ajouté.

Après les arrestations au Capitole, des centaines d'autres manifestants ont bloqué l'Independence Avenue devant l'entrée principale du Cannon House Office Building.

La police du Capitole a indiqué que parmi les personnes interpellées, trois ont été inculpées d'agression envers un agent des forces de l'ordre.

Un groupe plus restreint de manifestants s'est ensuite rendu à l'ambassade d'Israël, où ils ont brandi des drapeaux palestiniens et libanais et ont entonné des chants, dont certains en arabe.

S'adressant aux manifestants réunis sur la "National Mall", la représentante Rashida Tlaib, seule membre du Congrès américain d'origine palestinienne, a déclaré qu'elle aurait souhaité que le peuple palestinien puisse voir les foules qui sont venues réclamer un cessez-le-feu.

"Ils n'ont pas demandé à naître sous l'occupation, et je tiens donc à vous remercier du fond du cœur", a déclaré Tlaib aux manifestants dans un discours plein d'émotion, ajoutant : "La déshumanisation me fend le cœur, et je ne peux imaginer ce que tant d'autres personnes doivent ressentir".

Gaza est en proie à une grave crise humanitaire : il n'y a plus d'électricité, tandis que l'eau, la nourriture, le carburant et les fournitures médicales viennent à manquer.

Israël a imposé un "siège total" à l’enclave palestinienne en représailles à l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", lancée le 7 octobre par le mouvement de résistance palestinien Hamas, une attaque surprise sur plusieurs fronts comprenant des tirs de roquettes et des infiltrations en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne.

Le Hamas a déclaré que cette incursion était une mesure de représailles après la prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa et la multiplication des violences commises par les colons à l'encontre des Palestiniens.

Plus de 1 400 Israéliens ont été tués depuis le déclenchement de l'opération.

Les attaques israéliennes contre Gaza ont quant à elles coûté la vie à au moins 3 478 Palestiniens.

Tali Ruskin, militante du JVP, a expliqué qu'il était important pour elle de participer à l'organisation de la manifestation de mercredi, car "nous sommes ici, en tant que juifs américains et alliés de tout le pays, pour dire que nous voulons que le génocide israélien contre les Palestiniens s'arrête".

"Nous disons que cela ne peut pas se produire en notre nom. C'est une situation qui ne peut plus se reproduire, plus jamais pour personne", a ajouté Ruskin.

Source: AA