La Cour internationale de justice des Nations unies à La Haye a repris les audiences concernant la plainte de l'Ukraine contre la Fédération de Russie.

L'Ukraine accuse la Russie de destruction délibérée de membres de la communauté ukrainienne et de manipulation du concept de génocide. La plainte a été déposée par Kiev devant la Cour internationale de justice des Nations unies le 27 février 2022, trois jours après le début de l'invasion à grande échelle des forces russes.

La Russie manipule le concept de génocide pour justifier son agression, propageant intentionnellement de fausses allégations d'actes de génocide présumés à l'encontre de la population russophone dans le Donbass. La Russie a utilisé cela comme prétexte pour le déploiement de troupes et l'invasion à grande échelle du 24 février 2022.

L'Ukraine souligne que la Convention de l'ONU de 1948 sur le génocide n'autorise pas une intervention militaire pour sa prévention. La Russie, quant à elle, prétend que cette affaire n'est pas du ressort de la Cour internationale, car la Convention sur le génocide ne réglemente pas l'usage de la force entre États.

Le bloc d'audiences de la Cour internationale porte sur les objections préliminaires soulevées par la Fédération de Russie. Les audiences se dérouleront en deux rounds : les 18 et 25 septembre seront consacrés à la défense de la Russie, tandis que l'Ukraine présentera ses arguments les 19 et 27 septembre. Le différend concerne l'interprétation, l'application et la mise en œuvre de la Convention de 1948 sur la prévention du crime de génocide et la répression de celui-ci.

L'argumentation russe en faveur de l'agression est manifestement fallacieuse. L'empire de Poutine mène depuis près de deux ans une guerre génocidaire sur le territoire de l'Ukraine, sous les yeux du monde entier. Les images de Boucha, Irpen, Izium et d'autres villes et villages ukrainiens ont secoué le monde. La Russie tente de détruire non seulement la population pacifique de l'Ukraine, mais aussi la langue, la culture et l'histoire ukrainiennes. Le dictateur russe est obsédé par une haine maniaque envers tout ce qui est ukrainien. Le mal que la Russie cause en Ukraine vise l'extermination de la nation ukrainienne. Poutine ne tente même plus de dissimuler les véritables objectifs de sa guerre expansionniste - le génocide du peuple ukrainien. L'occupation de territoires étrangers, la destruction de centaines de milliers de personnes, l'enlèvement d'enfants, des millions de réfugiés, tout cela ne constitue-t-il pas un génocide ? L'État russe, tout en se réjouissant ouvertement des malheurs qu'il a pu infliger aux Ukrainiens, en utilisant de faux slogans de "protection" de la population russophone, propage une rhétorique de haine à l'échelle mondiale.

La guerre agressive déclenchée par le régime russe contre l'Ukraine a sapé la paix internationale et la sécurité, le respect des droits de l'homme et du droit international. Les audiences concernant la plainte de l'Ukraine contre la Russie au titre de la Convention sur le génocide auront une importance internationale considérable. La Cour internationale de justice des Nations unies a annoncé une décision sans précédent dans l'histoire du tribunal en acceptant 32 États en tant que tiers dans l'affaire de l'Ukraine contre la Russie. Ces pays sont parties à la même convention et sont intéressés par une interprétation et une application correctes du droit international.

Il est essentiel que le monde civilisé fasse preuve d'engagement envers les valeurs universelles et le droit international, en condamnant résolument la guerre criminelle que le Kremlin continue de mener. Il semble que le temps des politiciens qui appelaient à "préserver la face de Poutine" soit révolu. La Russie devra rendre des comptes pour son agression, c'est une évidence. Les responsables de crimes contre l'humanité doivent être traduits en justice grâce aux mécanismes internationaux appropriés.

La Cour internationale est l'organe judiciaire principal de l'ONU, et ses décisions sont finales et contraignantes. Cela est nécessaire non seulement pour la protection de l'Ukraine, mais aussi pour d'autres pays que la Russie pourrait soudainement considérer comme faisant partie de son empire, en invoquant une menace illusoire pour la "population russophone". Pour la sécurité collective, il est très important que le monde réagisse à l'agression russe. Mettre fin au génocide ne peut se faire qu'avec l'effort conjoint de toute l'humanité progressiste.

Source: Top Tribune