Esther Benbassa, a déclaré que la droite sénatoriale profite du texte pour "préparer la présidentielle (de 2022) et ramasser des voix chez la droite dure et le Rassemblement national".
La sénatrice française Esther Benbassa a déclaré, vendredi, que le projet de loi contre le "séparatisme", débattu au Sénat, est "un acharnement contre les musulmans".
Benbassa a ajouté, dans une déclaration télévisée, que la droite sénatoriale profite du texte pour "préparer la présidentielle (de 2022) et ramasser des voix chez la droite dure et le Rassemblement national".
Elle a expliqué que ce que les musulmans subissent en termes de restriction et d'exclusion n'est pas très différent de ce que les Juifs ont subi dans le passé, notant que l'Occident ne connaissait pas le vrai visage de l'Islam avec sa tolérance et son acceptation de l'autre.
Le Sénat français a adopté, vendredi, un nouvel amendement au projet de loi controversé contre le "séparatisme", selon lequel il est interdit de délivrer ou de renouveler des titres de séjour à des étrangers qui s'opposent expressément aux "principes de la République".
Selon le nouvel amendement, le titre de séjour ne sera pas délivré ou renouvelé aux étrangers qui vivent en France et qui professent le rejet des principes de la République.
D’autres amendements au projet de loi "contre le séparatisme" ont également été adoptés, interdisant notamment aux mères et aux jeunes filles de moins de 18 ans de porter le voile dans les lieux publics, et les tenues couvrant le corps dans les piscines.
Le projet de loi fait l'objet de nombreuses critiques, notamment du fait qu'il cible les musulmans de France, qu'il impose des restrictions à tous les aspects de leur vie, ou presque, et qu'il cherche à amplifier certains épiphénomènes, les présentant comme s'il s'agissait d’un problème chronique.
La France compte l’une des minorités musulmanes la plus importantes d'Europe, puisqu'à la mi-2016, elle comptait environ 5,7 millions de musulmans, ce qui représentait 8,8 % de la population totale.
Le 24 janvier, une commission spéciale du Parlement a approuvé un projet de loi "confortant le respect des principes de la République", qui était d'abord connu sous le nom de "loi contre le séparatisme" musulman.
Source : AA