L'Union européenne (UE) s’est dite “surprise“ par la décision tunisienne d'interdire l'entrée de cinq parlementaires sur le sol tunisien, a déclaré ce jeudi une responsable européenne.
S'adressant aux journalistes, lors du point de presse quotidien de la Commission européenne, la porte-parole des Affaires étrangères, Nabila Massrali, a déclaré que la représentation diplomatique de l'UE à Tunis avait reçu dans la journée du mercredi "une communication officielle" selon laquelle la visite des délégations du Parlement européen "ne sera pas autorisée".
"Cela nous a surpris après les nombreuses visites de ces derniers mois, qui nous ont permis d'établir un dialogue franc et ouvert entre toutes les institutions européennes et tunisiennes", a expliqué Massrali.
La porte-parole a déclaré que l’ambassadeur de l’UE en Tunisie “a immédiatement exprimé nos regrets face à cette décision“.
“L'UE et la Tunisie sont liées par un partenariat solide et stratégique, et la poursuite d'un dialogue ouvert est d'autant plus importante à l'heure où nous sommes confrontés à des défis sans précédent“, a ajouté Massrali.
Les autorités tunisiennes ont refusé mercredi l’entrée sur le territoire national de cinq membres de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
Le gouvernement n'a pas expliqué les raisons de la décision d’interdire une visite déjà prévue.
Cette décision fait suite à un débat en plénière, tenu mardi, durant lequel des législateurs européens ont vivement critiqué "le recul démocratique de la Tunisie" et l’accord "controversé" que la Commission européenne avait conclu avec la Tunisie sur la migration en juillet.
Négocié par la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, l'accord incluait un soutien de 105 millions d'euros (113 millions de dollars) aux autorités tunisiennes pour le contrôle des frontières et la lutte contre les réseaux de passeurs de migrants clandestins.
Le président tunisien Kaïs Saïed a dissous le Parlement du pays en mars 2022, huit mois après avoir suspendu ses activités. Il a également limogé le gouvernement s’attribuant le pouvoir de gouverner et de légiférer par décret, Saïed a également pris le contrôle du pouvoir judiciaire.
Source: AA