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- Le 22 Novembre 2024
Un engagement militaire de l'Otan en faveur de Kiev «entraînera des mesures supplémentaires de la partie russe pour assurer sa sécurité», a prévenu vendredi le porte-parole du Kremlin.
Le Kremlin a mis en garde vendredi 2 avril les Occidentaux contre toute ingérence militaire en Ukraine, sur fond de regain de tensions et de redéploiement de troupes russes qui inquiètent Américains et Ukrainiens. La Russie exhorte Kiev à s'abstenir de «provocations», tout en assurant ne pas vouloir de conflit.
Des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés ces derniers jours de mouvements de milliers de troupes russes à la frontière russo-ukrainienne, sur fond de regain de tensions dans le conflit entre forces de Kiev et séparatistes prorusses, début en 2014. Cette situation met à l'épreuve la présidence de Joe Biden alors que les relations avec la Russie sont au plus bas, Moscou ayant rappelé son ambassadeur à Washington après que le président américain a qualifié son homologue Vladimir Poutine de «tueur». Washington a assuré Kiev de son soutien en cas d'agression russe et mis en garde Moscou contre «tout acte agressif».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué ce vendredi que Moscou prendrait «toutes les mesures nécessaires» en cas d'ingérence militaire occidentale en Ukraine, une ex-république soviétique considérée par la Russie comme faisant partie de sa sphère d'influence stratégique. Il a ensuite affirmé que «la Russie ne menace personne et n'a jamais menacé personne», mettant l'escalade des tensions sur le dos des «provocations répétées des forces armées ukrainiennes» contre les séparatistes.
Plus tôt ce vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andreï Roudenko, a lui aussi assuré que Moscou ne veut pas d'un conflit armé avec Kiev, estimant que les inquiétudes ukrainiennes étaient une «falsification» d'information destinée à «détourner l'attention des problèmes internes» que connaît le pays. Roudenko a averti l'Ukraine de «faire preuve de prudence» et de «s'abstenir de mesures qui provoqueraient un conflit». Le Kremlin avait déjà assuré hier jeudi que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l'entendait sur son territoire, tout en appelant Kiev et les Occidentaux à ne pas «s'inquiéter».
Washington s'était dit «préoccupé» par les «récentes escalades d'actes agressifs et provocateurs» de la Russie. Et Kiev a assuré que Moscou prépare «l'entrée» de ses «forces armées régulières» dans les territoires séparatistes. La France, qui a un rôle de médiateur, a dit pour sa part ce vendredi, ne pas croire à une escalade des tensions, tout en restant «très prudente».
Malgré ses dénégations, la Russie est largement considérée comme le soutien financier et militaire des séparatistes et accusée par Kiev d'avoir fait combattre ses troupes régulières au cours du conflit. Cette guerre, qui a fait plus de 13.000 morts, a commencé en 2014 après l'arrivée au pouvoir à Kiev de pro-occidentaux, qui avait été suivie de l'annexion de la Crimée par Moscou. Après une trêve record durant la deuxième moitié de 2020, la guerre dans l'est de l'Ukraine entre forces de Kiev et séparatistes prorusses a vu depuis janvier une multiplication des heurts. Les deux camps s'imputent la responsabilité de l'escalade. Malgré des accords de paix signés en 2015 à Minsk et plusieurs rencontres entre les dirigeants russes et ukrainiens sous parrainage allemand et français, le règlement politique du conflit est au point mort. Vingt soldats ukrainiens ont été tués et 57 blessés depuis le début de l'année. Les tensions des derniers jours ont fait l'objet de discussions multiples entre hauts responsables militaires américains et ukrainiens, entre les États-Unis et leurs alliés de l'Otan et entre les états-majors de Moscou et Washington. Les forces américaines en Europe ont été placées cette semaine en phase de surveillance renforcée contre une «crise imminente potentielle».
Source : Le Figaro