Tunisie : assignation à résidence du président du Conseil de la choura du mouvement Ennahdha

Le président du Conseil de la choura du mouvement Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a été assigné à résidence par les autorités, a fait savoir le Front de salut national dans un communiqué, samedi.

"Une brigade sécuritaire a informé Abdelkrim Harouni, président du conseil de la choura du mouvement Ennahdha qu'il a été assigné à sa résidence dès cette nuit (samedi)", a précisé le Front dans son communiqué.

La décision, ajoute le communiqué, "intervient dans un contexte d'arrestation des dirigeants historiques du mouvement Ennahdha, la fermeture de ses locaux et la menace de ses cadres et militants", qualifiant la décision "d'arbitraire".

Le Front considère cette mesure comme "un nouvel épisode contre la démocratie et les libertés en Tunisie et une tentative d'ingérence dans la vie intérieure des partis, à même d'influencer ses décisions politiques".

Le Front a exprimé son entière solidarité avec Abdelkrim Harouni et le mouvement Ennahdha.

Les autorités tunisiennes n'ont émis aucun commentaire sur cet incident, jusqu'à dimanche 07h30 GMT.

Depuis février dernier, la Tunisie vit au rythme d'arrestations, touchant des journalistes, des activistes, des magistrats, des hommes d'affaires et des politiciens, dont le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi et nombre des dirigeant de son mouvement, dont Ali Laarayedh, Noureddine Bhiri et Sayed Ferjani.

Le président tunisien Kaïs Saïed a accusé certains acteurs politiques arrêtés "de conspiration contre la sûreté de l'Etat et d'avoir provoqué des pénuries et des hausses de prix de produits de consommation", lesquelles accusations ont été rejetées par l'opposition.

Alors que Kaïs Saïed insiste sur l'indépendance de la justice, l'opposition lui reproche de l'instrumentaliser pour traquer les opposants des mesures exceptionnelles décidées le 25 juillet 2021, dont la dissolution du Parlement où le bloc Ennahdha est majoritaire.

Les opposants des mesures exceptionnelles les considèrent comme un coup de force contre la Constitution de la Révolution (adoptée en 2014) et la consécration d'une autocratie, alors que Kaïs Saïed, dont le mandat prend fin en 2024, affirme que ces mesures étaient "légales et nécessaires" pour sauver l'Etat d'un "écroulement général".

Source: AA

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