Coup d'État au Gabon : Le président déchu Ali Bongo appelle ses soutiens à "faire du bruit"

Le président déchu du Gabon, Ali Bongo, a appelé, ce mercredi, ses soutiens à "faire du bruit", à la suite du coup d'État intervenu quelques heures plus tôt dans le pays.

"Je suis Ali Bongo Ondimba, président du Gabon. Je m'adresse ici pour envoyer ce message à tous les amis que nous avons à travers le monde", déclare-t-il en anglais dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, alors qu'il est placé en résidence surveillée par les putschistes.

"Je leur demande de faire du bruit, de faire du bruit, parce que les gens ici m'ont arrêté", souligne-t-il.

Le président déchu ajoute qu'il n'est pas informé de l'endroit où se trouve sa famille, notamment sa femme et son fils, et rappelle qu'il est à sa résidence.

"Il ne se passe rien. Je ne sais pas ce qui est en train de se passer", déclare-t-il pour signifier qu'il n'est pas tenu informé des évolutions dans le pays.

"Alors, je vous appelle à faire du bruit, à faire du bruit, à vraiment faire du bruit", insiste-il avant de remercier ses soutiens.

- Situation au Gabon

Un groupe d'officiers supérieurs de l'armée gabonaise a annoncé, tôt mercredi, sur les ondes de la Télévision Publique, qu'il avait pris le pouvoir.

Ces développements sont intervenus peu après que le Centre gabonais des élections (CGE) avait confirmé la victoire du président sortant, Ali Bongo, qui a recueilli 64,27 % des suffrages et a ainsi officiellement été réélu pour un troisième mandat.

"Aujourd'hui, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité réunies au sein du Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et en tant que garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place", a déclaré un porte-parole militaire.

Il a également annoncé l'annulation des élections générales du 26 août, la fermeture de toutes les frontières jusqu'à nouvel ordre et la dissolution de toutes les institutions de la république.

Les résultats des élections "sont tronqués", a-t-il ajouté, les déclarant nuls et non avenus.

L'un des fils du président a été arrêté pour "haute trahison contre les institutions de l'État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants", ont également indiqué les putschistes.

Les personnes arrêtées sont Noureddin Bongo Valentin, fils et conseiller du chef d'État déchu, de Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet d'Ali Bongo, Mohamed Ali Saliou, directeur de cabinet adjoint, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence gabonaise, Abdul Hosseini, conseiller de la présidence, ainsi que de dirigeants du Parti démocratique gabonais (PDG) du président déchu, selon cette déclaration.

Le général Brice Oligui Nguema, a été porté en triomphe par des centaines de militaires quelques heures après le coup d'État survenu dans le pays.

Dans des images diffusées en boucle par la télévision d'État, le chef de la Garde républicaine du Gabon et de la protection rapprochée du président déchu, Ali Bongo, a été acclamé par des cris de "Oligui président".

La France a "condamné le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon", a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors d’une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres, ce mercredi.

La France "réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, soit respecté", a-t-il ajouté.

Lors de la troisième journée de la Conférence des Ambassadeurs, la Première ministre française, Élisabeth Borne, a déclaré que la France suit "avec la plus grande attention" les événements en cours au Gabon.

Source: AA

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