Le Soudan a condamné les déclarations de l'ambassadeur américain John Godfrey, qui a affirmé qu'aucune des parties au conflit actuel "n'est apte à gouverner".

Godfrey a appelé, vendredi, l'armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) à mettre fin à leur conflit et à transférer le pouvoir aux civils.

"Les belligérants, qui ont démontré qu'ils n'étaient pas aptes à gouverner, doivent mettre fin au conflit et transférer le pouvoir à un gouvernement civil de transition", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le ministère soudanais des affaires étrangères a exhorté l'ambassadeur américain à revenir sur ses propos et à réviser sa position sur le conflit en cours.

Un communiqué de la diplomatie soudanaise indique que les propos de Godfrey "vont à l'encontre des exigences de la courtoisie diplomatique, du professionnalisme et du respect mutuel de la souveraineté".

"Ces déclarations reflètent le manque de respect de l'ambassadeur américain pour le peuple soudanais et son indépendance", a ajouté le ministère.

Le communiqué souligne que l'armée soudanaise "défend le pays et son peuple contre une milice terroriste et criminelle".

"Nous attendons de l'ambassadeur américain et du gouvernement de son pays qu'ils corrigent cette position incohérente et viciée, et que l’ambassadeur se démarque des déclarations qui contreviennent aux normes et aux règles diplomatiques et qui ne contribuent pas à mettre fin à la crise dans notre pays".

Les FSR n'a fait aucun commentaire sur les déclarations du diplomate américain.

Le Soudan est en proie à des affrontements entre l'armée et les FSR, depuis le mois d'avril, un conflit qui a fait plus de 3 000 morts et des milliers de blessés parmi la population civile, selon les médecins locaux.

Plusieurs accords de cessez-le-feu négociés par des médiateurs saoudiens et américains entre les belligérants n'ont pas réussi à endiguer la violence dans le pays.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que près de quatre millions de personnes ont été déplacées par le conflit qui sévit actuellement au Soudan.

Source: AA