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- Le 22 Novembre 2024
Le 20 août dernier, sur la chaine d'informations française CNEWS, du groupe Bolloré, un journaliste a associé la pénurie de médecins aux musulmans déclenchant une avalanche de critique sur la véracité de ses affirmations.
En effet, Amaury Brelet, un journaliste dont les idées sont souvent associées à l'extrême droite, a exprimé sur la chaîne sa vision selon laquelle les médecins évitent de s'installer à Mulhouse en raison d'une prétendue présence musulmane excessive. D’après lui, 30% de la population de cette ville de l’est, située à 150 km au sud de Strasbourg, capitale européenne, serait d’origine musulmane.
Pourtant, selon les données de l’INSEE, en 2019, cette ville abritait 58157 personnes d’origines étrangères dont 50% d’européens. Le reste se répartissait entre des pays du Maghreb, de la Türkiye et de l’Afrique. En France, les statistiques ethniques étant interdits, il n’est pas possible de mesurer avec certitude le nombre exact de musulmans.
Cette manipulation de la pénurie de médecins à Mulhouse pour pointer du doigt les musulmans est symptomatique d'une approche tendancieuse. Les déclarations de Brelet, diffusées sur une chaîne d'information controversée, soulignent le potentiel de désinformation et de préjugés que peuvent véhiculer certains médias. Il est désormais de notoriété publique que ce genre de discours sert surtout à la propagation de stéréotypes.
Cela dit, il est clair que la pénurie de médecins en France est un problème qui préoccupe depuis plusieurs années le système de santé français. Cette situation résulte d'une combinaison de facteurs complexes et interdépendants. Voici quelques éléments à considérer concernant la pénurie de médecins en France.
Il faudrait tout d’abord citer le vieillissement de la population médicale. En effet, une grande partie des médecins en France sont proches de l'âge de la retraite, ce qui accentue la pression sur le système de santé pour trouver des remplaçants adéquats.
D’autre part, beaucoup de jeunes médecins français choisissent de s'installer à l'étranger pour diverses raisons, notamment des perspectives professionnelles plus attrayantes, de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés.
En outre, il faut aussi citer le fait que les contraintes de la formation médicale et les longues années d'études nécessaires pour devenir médecin peuvent décourager certains étudiants potentiels d'entrer dans la profession.
De même, la pénurie de médecins est souvent plus prononcée dans les zones rurales et périphériques, les médecins préférant s'installer dans les grandes villes où les opportunités sont plus nombreuses.
Face à cette situation, le gouvernement et les autorités de santé en France ont mis en place plusieurs mesures pour tenter de combattre la pénurie de médecins, notamment en encourageant les médecins à s'installer dans les régions déficitaires en offrant des incitations financières, en augmentant le nombre de places dans les écoles de médecine, et en promouvant de nouveaux modèles de soins collaboratifs.
Mais cela n’a pas suffi à enrayer le problème et désormais le gouvernement envisage de nouvelles mesures afin d’inciter les citoyens à aller voir moins de médecins et de consommer moins de médicaments au nom de la « responsabilité ».
En effet, selon plusieurs médias français, le gouvernement se prépare à moins rembourser les médicaments et des consultations en 2024. Ces nouvelles mesures pourraient, ainsi, entraîner une augmentation des coûts pour les médicaments et les consultations médicales, suscitant des inquiétudes quant à l'impact sur l'accès aux soins pour les citoyens.
D’après les informations, la première mesure consisterait à doubler le montant du reste à charge pour l'achat de médicaments, ainsi que d'augmenter la participation forfaitaire pour les consultations médicales. Ces mesures, si elles sont mises en œuvre, pourraient entraîner une hausse significative des coûts supportés par les patients lorsqu'ils recherchent des soins médicaux. L'objectif déclaré de ces mesures est potentiellement de réduire les dépenses de l'État liées à la santé.
Déjà confronté à des difficultés pour trouver un médecin traitant et à des délais d'attente pour consulter des spécialistes, l’ajout de coûts supplémentaires pourrait aggraver ces problèmes et dissuader certaines personnes de rechercher des soins médicaux en raison de contraintes financières.
Si les coûts des médicaments et des consultations médicales augmentent, cela pourrait potentiellement entraîner des conséquences sociales et de santé publique. Les personnes à faible revenu pourraient être particulièrement touchées, car elles pourraient hésiter à rechercher des soins en raison des coûts plus élevés. Cela pourrait retarder les diagnostics et les traitements, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la santé à long terme des individus.
De son côté, France Assos Santé, une organisation de défense des droits des patients, a vivement critiqué ces mesures envisagées. Elle estime que cette augmentation des coûts punit financièrement les individus pour leur état de santé et pourrait créer une situation où les personnes malades sont sanctionnées financièrement. Ils soulignent également les défis déjà existants pour accéder à des soins médicaux de qualité et estiment que ces nouvelles mesures pourraient aggraver la situation.
En somme, plusieurs régions de France où l’immigration est quasi inexistante, font face aussi aux problèmes de déserts médicaux. Le fait que l’extrême droite accuse, une fois de plus, les musulmans n’est qu’une énième tentative de faire peser tous les maux de la France sur une partie de la population afin de cacher les incompétences des gouvernements successifs.
Source: AA