Suite à la sortie de l'accord sur les céréales, la Russie bombarde régulièrement l'infrastructure agricole et portuaire ukrainienne. Les tirs, autrefois dirigés vers les ports de la mer Noire, visent désormais les ports du Danube. Le 2 août, près de 40 000 tonnes de céréales destinées à l'Afrique et à la Chine ont été touchées à Izmail. Un élévateur, des réservoirs du terminal de chargement, des entrepôts et des bâtiments administratifs ont été endommagés ou détruits, faisant grimper les prix du blé à Chicago de 4 % en une journée.

Il y a 10 jours, le port ukrainien de Reni a également été ciblé par des drones russes. Les explosions ont illuminé le ciel de Roumanie, à seulement 200 mètres de l'autre côté de la rivière, l'une des principales voies navigables de l'Europe. Il s'agit de l'un des points de guerre les plus proches d'un pays membre de l'OTAN depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle le 24 février 2022.

Les ports fluviaux du Danube en Ukraine ont repris environ un quart de l'exportation de céréales après le départ de la Russie de l'accord. Ils sont désormais devenus le principal itinéraire pour l'exportation alimentaire. Les frappes russes sur les ports ukrainiens du Danube non seulement affectent les exportations par barge, mais créent également une pression supplémentaire sur les itinéraires de transit ferroviaire et routier à travers la Roumanie et la Moldavie.

L'objectif des attaques russes sur les ports ukrainiens est évident : empêcher l'exportation de céréales ukrainiennes. En raison du blocus de la mer Noire par la Russie et des bombardements de l'infrastructure portuaire, les exportations de céréales ukrainiennes ont chuté de 40 % en juillet par rapport au mois précédent.

Depuis que la Russie a quitté l'accord sur les céréales de la mer Noire, l'armée russe a détruit plus de 220 000 tonnes de cultures céréalières, 28 installations portuaires et cinq navires civils. Si les forces d'occupation russes maintiennent ce rythme de bombardements sur l'infrastructure portuaire ukrainienne, rien ne restera des ports ukrainiens dans deux ou trois mois. L'Ukraine ne pourra alors plus exporter d'aliments, plongeant les populations des pays les plus pauvres dans une lutte pour leur survie. Il est donc urgent de fournir à Kyiv des systèmes de défense anti-aérienne et antimissile pour protéger l'infrastructure portuaire du sud de l'Ukraine des bombardements russes constants et du chantage de Poutine.

Le Kremlin tente non seulement d'évincer l'Ukraine des marchés mondiaux des céréales, mais s'efforce également de saper le soutien de Kyiv au sein de l'UE, en particulier parmi les pays d'Europe centrale et orientale, en perturbant les marchés agricoles intérieurs de l'UE.

Moscou doit cesser de faire chanter la communauté internationale avec la famine mondiale, mettre fin aux bombardements de l'infrastructure portuaire ukrainienne et revenir à l'accord sur les céréales. La Russie est responsable du blocus de la navigation en mer Noire et du blocus illégal des ports ukrainiens.

Source: polskienowiny.pl