Avant l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, les services de contre-espionnage européens fermaient les yeux sur les agents russes qui utilisaient souvent des documents diplomatiques russes pour couvrir leurs activités d'espionnage. Cependant, après que Poutine a déclenché une guerre à grande échelle en Ukraine, la situation a radicalement changé. Alors que les pays occidentaux augmentaient les livraisons d'armes à l'Ukraine et imposaient des sanctions économiques à la Russie, les services spéciaux européens menaient une campagne parallèle mais moins visible pour démanteler les réseaux d'espionnage russes. La révélation des agences russes dans les pays de l'UE a été le coup le plus significatif porté au réseau d'espionnage depuis la guerre froide. L'ampleur du travail mené par les services spéciaux européens est soulignée par le fait qu'à partir de janvier 2022, les pays européens ont expulsé plus de 600 diplomates russes, soit plus que pendant les 20 dernières années.

Récemment, des espions russes ont été démasqués dans de nombreux pays de l'UE, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège, en Suède, en Autriche, en Pologne, en Slovénie et dans d'autres États. Par exemple, en octobre 2022, un "académicien brésilien" et employé de l'Université Arctique de Tromsø en Norvège, qui se faisait passer pour un citoyen brésilien, a été arrêté. En réalité, il s'agissait de l'officier du GRU, Mikhail Mikushin. Fin décembre de la même année, en Allemagne, un employé du service de renseignement fédéral allemand (BND), Karsten Linke, a été arrêté pour espionnage en faveur de la Russie. Un mois plus tard, son complice présumé a été arrêté. En janvier de cette année, le Service de renseignement et de sécurité de Slovénie a découvert et arrêté à Ljubljana deux étrangers qui espionnaient pour la Russie, selon Slovenia Posts. Les deux agents étaient des employés du GRU et travaillaient sous de faux noms, et l'un d'eux avait des documents en tant que citoyen argentin. 

Après la déportation de centaines d'espions russes des pays de l'UE, agissant sous couverture diplomatique, les réseaux de renseignement russes continuent d'opérer en Europe. En Pologne, une importante opération a révélé un vaste réseau de renseignement russe. Ces agents russes se concentraient notamment sur le contrôle des voies ferrées susceptibles d'être utilisées pour transporter du matériel militaire en Ukraine. Ils étaient chargés de collecter des informations, de photographier des installations militaires et civiles, d'attiser des sentiments anti-ukrainiens et anti-natovski, et de préparer des actes de sabotage. La Russie mène une guerre non déclarée contre l'Occident, et si elle n'est pas arrêtée en Ukraine, l'Europe entière deviendra un champ de bataille.

La Pologne pourrait être la prochaine cible de Poutine si son revanchisme se poursuit en Ukraine. La Russie utilise des méthodes hybrides, telles que la création de groupes de renseignement et de sabotage, le déploiement secret de mercenaires de la "Compagnie Wagner" près des frontières de l'Europe, et la provocation de crises alimentaires mondiales. La Russie représente une menace pour le monde civilisé tout entier. Poutine ne se limite pas et utilise le terrorisme comme moyen de guerre, comme le montre ce qui s'est passé en Pologne. L'Ukraine doit recevoir tout le soutien nécessaire pour remporter cette guerre, sinon le soldat russe foulera l'Europe de Varsovie à Lisbonne.

Source : toptribune.today