Les élections générales anticipées de dimanche, en Espagne, ont permis au parti conservateur d'opposition d'obtenir le plus grand nombre de sièges, mais, selon les analyses des médias espagnols, le nouveau gouvernement dépendra du soutien extérieur des partis politiques séparatistes du Pays basque et de la Catalogne.

Le quotidien La Vanguardia a publié en manchette un article intitulé "L'Espagne met le holà à la vague Meloni", en référence à la Première ministre italienne d'extrême droite, qui a accédé au pouvoir en Italie en octobre dernier.

Le média a ajouté que le Parti populaire (PP) de droite avait remporté les élections en Espagne avec un nombre de voix inférieur aux attentes. Il n'a toutefois pas été en mesure de parvenir à la majorité parlementaire avec le parti d'extrême droite Vox. La Vanguardia souligne que Pedro Sanchez, l'actuel premier ministre et chef du Parti socialiste ouvrier (PSOE), devrait convaincre le parti Ensemble pour la Catalogne (JxCAT), qui ne l'a pas soutenu jusqu'à présent, qu'il devrait rester à la tête du pays.

"Le PP a gagné, mais la résistance du PSOE et de Sumar (parti de gauche) a fait échouer sa majorité avec Vox et a laissé le gouvernement en suspens", écrit le quotidien El Pais.

Bien qu'Alberto Nunez Feijoo du PP ait remporté la victoire, Sanchez a gagné des voix et des sièges, selon le quotidien.

El Pais souligne qu'il est "très difficile" que le PP accède au pouvoir, car il est peu probable que le parti trouve un soutien extérieur.

"Feijoo a gagné, mais (l'ancien président catalan Carles) Puigdemont pourrait nommer Sanchez premier ministre", a estimé El Mundo.

Le quotidien a ajouté que la victoire de dimanche était "amère" pour le PP et que la défaite était "douce" pour le PSOE.

"Bien qu'Alberto Nunez Feijoo ait remporté les élections, la vérité est que Pedro Sanchez pourrait gouverner à nouveau, en formant une nouvelle alliance de perdants et avec l'assentiment - sous forme d'abstention - du parti Ensemble pour la Catalogne (JxCAT), le parti du fugitif Carles Puigdemont", a ajouté le journal.

Le quotidien ABC a quant à lui publié son analyse des élections sous le titre : "Puigdemont ou le blocage".

"Le blocage est certainement une éventualité, et éviter un nouveau scrutin dépend de l'ancien président catalan", explique ABC.

"Feijoo gagne, Sanchez bloque", commente pour sa part le quotidien La Razon.

"Puigdemont peut être la clé pour que le PSOE gouverne", souligne le quotidien, qui ajoute que le PP ne pourrait pas atteindre la majorité absolue avec Vox pour obtenir une investiture.

Comme prévu, le Parti populaire a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections de dimanche, avec 136 députés élus. Mais comme le parti d'extrême droite Vox n'a obtenu que 33 sièges, les deux partis n'ont pas atteint les 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

Le PSOE a remporté 122 sièges, Sumar 31, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 7, Ensemble pour la Catalogne (JxCAT) 7, EH Bildu 6, le Parti nationaliste basque 5, tandis que 3 sièges ont été remportés par des candidats d'autres formations.