Au moins 8 personnes ont perdu la vie dans le chavirement, à Saint Louis, au Nord du Sénégal, d’une embarcation de migrants clandestins en partance pour l’Espagne d’après un bilan provisoire établi jeudi par le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome.

L’embarcation, qui a pris départ à Kafountine (Sud), a tenté de retourner en terre ferme à la suite de problèmes techniques avant de chavirer, mercredi matin, à l’embouchure du fleuve Sénégal. Pas moins de 60 passagers étaient à bord selon les premières informations relayées par la presse.

« Ce qu’on peut déplorer pour l’instant, c’est 8 corps sans vie qui ont été repêchés et 4 blessés », a déclaré aux médias Diome, s’étant déplacé sur les lieux.

« L’enquête avec l’audition des personnes rescapées permettra d’avoir plus d’éléments sur le nombre de passagers qui étaient à bord », a expliqué le ministre.

Le phénomène de la migration par pirogue vers l’Espagne s’est accentué ces derniers jours. La direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) a annoncé que la Marine nationale a arraisonné cette nuit, dans cette même zone, une pirogue transportant 71 candidats à l’émigration clandestine.

Trois embarcations, en provenance de Kafountine, au Sud du Sénégal, avec à bord « au moins 300 migrants » ont été portées disparues, a annoncé dimanche l’ONG espagnole Caminando Fronteras.

A ce propos, le ministre de l’Intérieur en appelle à la prudence.

« Depuis quelques jours on assiste à des informations diffusées dans la presse ou dans les réseaux sociaux faisant état de 300 migrants qui seraient portés disparus en mer (…) Je voudrais inviter ceux qui font certaines déclarations à vérifier d’abord avant de les communiquer », a insisté Diome. Son collègue, Aissata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères avait démenti mardi l’information.

Elle avait indiqué que 260 sénégalais en détresse en mer ont été secourus dans les eaux territoriales marocaines sur la période allant du 28 juin au 9 juillet.

Ils sont en détention dans un centre en attendant d'être convoyés au pays, selon Diome

Quelque 951 candidats à la migration clandestine des côtes africaines vers le continent européen dont les 778 en direction des Iles Canaries ont péri en mer durant le premier semestre de 2023 selon Caminando Fronteras.

« Les mois de février et juin ont été les plus meurtriers, avec respectivement 237 et 332 personnes décédées », a relevé l’Ong.