Le Kenya a décidé, mercredi, de reporter son projet de réouverture progressive de sa frontière avec la Somalie, en raison de la multiplication des attentats perpétrés le long de cette frontière poreuse par les terroristes du groupe Al-Shabab.

Plusieurs attaques terroristes le long de la frontière avec la Somalie, menées par les terroristes du groupe Al-Shabab se sont soldées, le mois dernier, par la mort d'officiers de police en patrouille, a déclaré le ministre de l'intérieur Kithure Kindiki lors d'une conférence de presse au camp de réfugiés de Dadaab, situé à environ 460 kilomètres au nord de Nairobi.

"Le Kenya et la Somalie ont prévu de rouvrir leurs points de passage à Mandera, ici à Liboi, à Kiunga et dans d'autres zones frontalières. Ce plan est maintenu, mais nous sommes contraints de le reporter pour l'instant", a-t-il déclaré.

Le ministère de l'intérieur a publié et partagé une vidéo de la conférence de presse, durant laquelle il a déclaré : "Au cours du mois dernier, nous avons constaté et vécu des perturbations de la paix et de la sécurité, et nous avons décidé d'interrompre ce plan pendant un certain temps pour nous permettre de nous occuper des terroristes".

Au cours du seul mois de juin, au moins 20 personnes ont été tuées dans des attaques revendiquées par le groupe terroriste al-Shabab, affilié à Al-Qaïda, dans les comtés de Wajir, Mandera, Garissa et Lamu, tous situés à la frontière avec la Somalie.

La majorité des personnes tuées lors de ces attaques étaient des agents des forces de l’ordre chargés d'assurer la sécurité de la région.

Lors d'une annonce faite le 15 mai, le Kenya avait initialement prévu de rouvrir progressivement sa frontière avec la Somalie, et ce, dans le but de rétablir la normalité et de renforcer les liens entre les deux pays voisins.

Cependant, la récente escalade de la violence a forcé le gouvernement à reconsidérer sa décision et à donner la priorité à la sécurité de ses citoyens.

Le Kenya, en tant que pays voisin, a été particulièrement exposé aux activités du groupe terroriste.

Leurs attaques ont fait de nombreuses victimes et ont constitué une menace sérieuse pour la stabilité régionale de l'Afrique de l'Est.

Les militants d'Al-Shabab ont mené de nombreuses attaques au Kenya, en traversant la frontière poreuse qui sépare ce pays de la Somalie.

Leur attaque contre le campus universitaire de Garissa, en 2015, demeure une de leurs opérations les plus tristement célèbres sur le sol kenyan, puisqu'elle a coûté la vie à plus de 130 étudiants.

Face au déploiement de troupes kényanes en Somalie à la suite d'une vague d'enlèvements en 2011, Al-Shabab avait lancé une série d'attaques contre le Kenya et continue depuis à menacer de poursuivre les violences si ces troupes ne sont pas retirées.

Source : AA