Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé, lundi, une aide de la France et de l'Allemagne d'un montant d'environ 26 millions d'euros (28,5 millions de dollars) pour aider la Tunisie à réduire les flux de migration irrégulière.
C'est ce qui ressort d'une déclaration à la presse du ministre français de l'Intérieur et de son homologue allemande, Nancy Faeser, à l'issue de leur rencontre au Palais de Carthage avec le président tunisien Kaïs Saïed, au deuxième et dernier jour de leur visite, pour aborder les questions relatives à la migration irrégulière.
Darmanin a déclaré que cette "aide est axée sur les questions de migration" et qu'elle permettra à la Tunisie "d'acquérir l'équipement nécessaire, d'organiser des formations et de gagner en expertise, en particulier pour la police et les gardes-côtes".
Les deux ministres européens ont discuté des questions de migration irrégulière avec les responsables tunisiens, quelques jours après la visite de trois dirigeants de l'Union européenne dans le pays et l'annonce de l'allocation de 100 millions d'euros (109 millions de dollars) pour endiguer la crise des migrants prenant la mer vers l'Europe au départ de la Tunisie.
Pour sa part, la ministre allemande de l'intérieur, Nancy Faeser, a déclaré : "Nous sommes des amis européens de la Tunisie et nous voulons renforcer la coopération avec elle pour lutter contre le trafic d'êtres humains et réduire le nombre de victimes en Méditerranée".
Gérald Darmanin a souligné que la Tunisie "ne joue pas le rôle de gardien des frontières de l'Europe... Les pays d'origine des migrants d'Afrique subsaharienne, qui transitent par la Tunisie, doivent veiller à ce que le nombre de départs soit le plus faible possible", a-t-il déclaré.
Le ministre français de l'Intérieur a souligné que "la Tunisie est la première et principale victime des filières de migration irrégulière, et nous sommes ici pour affirmer notre solidarité avec ce pays ami".
Il a appelé à "l'adoption d'une nouvelle approche européenne, en partenariat avec la Tunisie, pour faire face à la migration irrégulière, et en concertation avec les pays africains, pour faire face aux réseaux de traite des êtres humains et de passeurs, et à favoriser le retour des migrants dans leur pays".
Le président tunisien Kaïs Saïed avait déclaré, plus tôt dans la journée, que son pays "n'acceptera pas d'être le gardien des frontières de quelque pays que ce soit, ni de laisser s'installer des migrants sur son sol".
La visite des deux ministres européens intervient une semaine après la visite en Tunisie de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de la Première ministre italienne, Georgia Meloni, et du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte ; visite au cours de laquelle ils ont rencontré le président Saïed.
À l'issue de cette rencontre, la Tunisie et l'Union européenne ont annoncé, dans un communiqué commun, qu'elles avaient convenu de travailler sur un "programme de partenariat élargi", qui doit être approuvé dans le cadre d'un protocole d'accord commun avant la fin du mois de juin.
Le programme de partenariat comprend "le renforcement des relations économiques et commerciales, l'établissement d'un partenariat dans le domaine de l'énergie durable et compétitive, la migration et le rapprochement entre les peuples".
La Tunisie a récemment connu une augmentation remarquable du rythme des migrations irrégulières vers l'Europe, en particulier vers les côtes italiennes, en raison des répercussions des crises économiques et politiques dans le pays et dans un certain nombre de pays de la région.