La France accuse la Russie d'avoir usurpé l'identité de ses sites gouvernementaux

La France a accusé, ce mardi, la Russie d'avoir mené une "campagne numérique de manipulation de l’information contre la France impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé en amplifiant de fausses informations".

Lors de sa conférence hebdomadaire, la Porte-parole du ministère françaises des Affaires européennes et étrangères Anne-Claire Legendre a indiqué que "cette campagne s’appuie notamment sur la création de fausses pages internet usurpant l’identité de médias nationaux [français] et de sites gouvernementaux ainsi que sur la création de faux comptes sur les réseaux sociaux".

Parmi les sites Web usurpés par les autorités russes, selon le Quai d'Orsay, figure notamment celui de la Diplomatie française ainsi que quatre quotidiens français, dont Le Parisien, Le Figaro, Le Monde et 20 Minutes. Des médias allemands tels que Der Spiegel, Bild, Die Welt et FAZ auraient également victimes de cette campagne attribuée à la Russie.

Anne-Claire Legendre a indiqué que les investigations conduites par le Service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères (VIGINUM) ont permis de mettre en évidence de nombreux éléments révélant l’implication d’individus russes ou russophones et de plusieurs sociétés russes dans la réalisation et la conduite de la campagne.

VIGINUM a également observé que plusieurs entités étatiques ou affiliées à l’État russe avaient participé à la diffusion de certains contenus produits dans le cadre de la campagne, a-t-elle ajouté, faisant état de l'implication "d’ambassades et de centres culturels russes qui ont activement participé à l’amplification de cette campagne, y compris via leurs comptes institutionnels sur les réseaux sociaux".

La Porte-parole du Quai d'Orsay a estimé que cette campagne "est une nouvelle illustration de la stratégie hybride que la Russie met en œuvre pour saper les conditions d’un débat démocratique apaisé et donc porter atteinte à nos institutions démocratiques", soulignant la condamnation de "ces agissements indignes d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies".

"Aucune tentative de manipulation ne détournera la France du soutien qu’elle apporte à l’Ukraine face à la guerre d’agression russe", a ajouté la porte-parole de la Diplomatie française.

Affirmant que "des partenaires" de la France ont également fait l'objet de campagnes similaire, Anne-Claire Legendre a ajouté que les autorités françaises travaillent en lien étroit avec leurs partenaires "afin de mettre en échec la guerre hybride menée par la Russie".

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