Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a publié un nouveau décret présidentiel déterminant les circonstances et les conditions d’interprétation, intégrale ou partielle, de l’hymne national ainsi que les partitions musicales, complète et réduite, interprétées lors de cérémonies officielles.
Il s’agit du texte n° 23-195 du 21 mai 2023, publié au journal officiel N°6 qui intervient, selon le document, « sur un rapport du ministre de la Défense nationale ».
Intervenant pour modifier et compléter le décret de 1986, le nouveau texte définit avec plus de précision quand l’hymne national peut être exécuté dans sa version intégrale ou réduite.
Alors que le décret de 1986 disposait que « l’hymne national est exécuté, chant et musique, suivant le cérémonial y afférent, lors…», celui qui vient d’être publié précise que « l’hymne national est exécuté, chant et musique, dans ses cinq (5) couplets, selon le cérémonial approprié, lors…».
Le troisième couplet de l’hymne composé en prison, pendant la guerre de libération nationale, par le poète algérien Moufdi Zakaria, évoque nommément la France coloniale en lui demandant de se préparer à recevoir la réponse des Algériens.
La version complète de « Kassaman » sera exécutée, selon le nouveau texte, dans ces cinq couplets, lors des « commémorations officielles en présence du président de la République », alors que dans l’ancien décret, elle était prévue uniquement lors des « congrès du parti (FLN, à l’époque parti unique) et l’investiture du président de la République ».
L’exécution de la partition réduite (un seul couplet en musique) est, elle, prévue « lors de la communication solennelle du président de la République à la Nation, des cérémonies officielles en présence du président de la République, des visites officielles des chefs d’État étrangers et des cérémonials militaires organisés au sein du ministère de la Défense nationale ».
Une vieille polémique
Ainsi donc, le nouveau décret n’a pas rétabli le troisième couplet de cet hymne qui cite nommément la France : « Ô France ! Le temps des palabres est révolu… Nous l'avons clos comme on ferme un livre. Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes… Prépare-toi ! Voici notre réponse… ». Ce couplet n’a pas été supprimé, puisqu’il figure toujours dans les manuels scolaires. Il a été notamment exécuté lors de la cérémonie d’investiture du président Abdelmadjid Tebboune le 19 décembre 2019.
Cependant, la polémique autour de sa suppression est vieille de plusieurs années. Dans les années 1980, l’idée de la suppression de ce couplet avait fait débat. Un projet de loi a été même présenté à l’Assemblée pour le retirer, en affirmant que l’hymne algérien est le seul au monde à faire référence à un pays étranger. Le texte a été rejeté par les députés lors de sa présentation devant la commission de l’APN chargée de son examen à l’époque.
Malgré ce rejet, le couplet a disparu des manuels scolaires pendant de longues années. Il a fallu attendre la fin des années 1990 et le début des années 2000 pour le voir rétabli dans les livres scolaires.
Source : AA