Quelque 224 millions d'enfants touchés par les conflits armés, les déplacements forcés, le changement climatique et d'autres crises ont besoin en urgence d'une éducation de qualité, a alerté, mercredi, le fonds mondial des Nations unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée, « Éducation sans délai » (Education Cannot Wait, ECW).
Dans son rapport rendu public lors du Sommet de données sur l’éducation en situation d’urgence qui s’est tenu à Genève (Suisse), « Éducation sans délai » a souligné que 72 millions d’enfants sont déscolarisés.
« Nous tirons une fois de plus la sonnette d’alarme pour alerter le monde entier. Des millions d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation et ce nombre ne cesse d’augmenter. Et, même lorsqu’ils peuvent aller à l’école, ils n’acquièrent que peu de connaissances car la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent est tout simplement insuffisante. Combien de données probantes, de statistiques – ou pire –, de souffrances supplémentaires faudra-t-il avant d’agir avec détermination pour financer l’éducation et investir dans l’humanité ? », a déploré Yasmine Sherif, directrice générale d’Éducation sans délai.
Parmi les 72 millions d’enfants déscolarisés, 53 % sont des filles, 17 % ont des difficultés fonctionnelles et 21 % (soit 15 millions) ont subi un déplacement forcé, précise le rapport.
« La moitié des enfants en situation d’urgence et déscolarisés sont concentrés dans seulement huit pays : l’Éthiopie, le Pakistan, l’Afghanistan, le Soudan, la République démocratique du Congo, le Myanmar, le Mali et le Nigéria », ajoute « Éducation sans délai ».
Plus encore, le problème concerne non seulement l’accès à l’éducation, mais également sa qualité.
« Plus de la moitié de ces enfants, soit 127 millions, n’atteignent pas le niveau minimum de compétences stipulé au titre de l’Objectif de développement durable (ODD) numéro 4, qui préconise une éducation inclusive et de qualité pour tous. Et même lorsque les enfants touchés par les crises sont scolarisés, ils n’apprennent pas à lire correctement ni n’acquièrent les compétences de base en mathématiques », indiquent les conclusions de l’étude.
Les enfants en Afrique sont les plus affectés par les crises, selon le fonds mondial de l’Onu pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée . « Ainsi près de 54 % des enfants touchés par les crises dans le monde vivent en Afrique subsaharienne », ajoute le rapport.
La région a connu une forte augmentation du nombre d’enfants affectés par les crises, principalement en raison des grandes sécheresses en Afrique de l’Est et de l’intensification de plusieurs conflits, explique Éducation sans délai, qui cherche à mobiliser au moins 1,5 milliard de dollars américains au cours des quatre prochaines années pour permettre à 20 millions d'enfants d’avoir accès à une éducation de qualité.
Source : AA