Une première au Brésil depuis 1985.

Le ministère brésilien de la Défense a annoncé mardi que les chefs des trois forces de l'armée de l'air, de terre et de la marine brésilienne, ont démissionné collectivement, à la suite d'un remaniement ministériel qui incluait le département des Affaires étrangères, ainsi que celui de la Défense.

C'est la première fois dans l'histoire du Brésil que les chefs des trois forces de l'armée démissionnent simultanément, depuis 1985, provoquant des craintes généralisées d'un cahot militaire au profit des intérêts politiques du président.

Le général Edson Pujol (armée de terre), l'amiral d'escadre Ilques Barbosa (marine) et le chef de l'armée de l'air, Antonio Carlos Bermudes, ont présenté leurs démissions, un jour après l'annonce "soudaine" de l'éviction de leur ministre de tutelle, Fernando Azevedo e Silva.

De son côté, le département de la Défense n'a pas précisé les motifs de la démission des hauts gradés.

Dans un bref communiqué annonçant qu'il quittait son poste de ministre, le général Fernando Azevedo e Silva, ancien chef d'État-major, n'a pas expliqué les raison de sa décision, indiquant qu'il avait préservé l'armée comme une institution d'État conformément à la Constitution.

Selon des médias locaux, le ministre sortant était forcé de démissionner sous la pression du Président Jair Bolsonaro.

Le Président brésilien, qui subit de fortes pressions politiques en pleine crise sanitaire, s'apprête à renforcer son contrôle sur l'armée, selon l'Associated Press citant des analystes.

Lundi, Bolsonaro a procédé à un remaniement ministériel, qui comprenait 6 ministères, dont celui de la Défense, des Affaires étrangères et de la Justice. Une démarche qui a soulevé une vive polémique dans le pays et des questions sur ses causes et son timing.

Source : AA