Le rapport de la MINUSMA au sujet de l'attaque «soulève des préoccupations importantes», selon les Nations Unies

Les Nations Unies ont appelé, mardi, à une « enquête indépendante et exhaustive » sur le meurtre de 19 civils dans une frappe aérienne menée par l'armée française au Mali.

Selon l’Organisation internationale, le rapport de l'enquête menée par la Division des droits de l'Homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à ce sujet « soulève des préoccupations importantes ».

Plus tôt mardi, l’enquête onusienne a conclu qu’une frappe aérienne conduite par l'armée française au Mali près du village de Bounti en janvier, a tué 19 civils, réunis pour un mariage, et non pas des terroristes, comme l'a soutenu Paris jusqu’alors.

Au sujet de la position du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, vis à vis dudit rapport, son porte-parole, Stéphane Dujarric, a déclaré lors d'une conférence de presse tenue par visioconférence avec des journalistes : « nous sommes devant un rapport important de la Mission des Nations Unies, mais non exhaustif ».

« Le rapport soulève de vives inquiétudes sur des questions telles que le respect des règles et principes de conduite des hostilités (militaires) y compris la prise de précautions et la nécessité pour les États membres (des Nations Unies) de tout faire pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires », a ajouté le porte-parole

Et Dujarric de poursuivre : «ce que nous voulons maintenant, c'est une enquête indépendante et exhaustive, pour étudier les circonstances liées à cette attaque. Nous estimons que la meilleure étape pour le moment consiste à donner des recommandations et exhorter à cet effet les autorités maliennes et françaises de mener une enquête ».

Concernant la possibilité pour le Conseil de sécurité de l'ONU d’examiner le contenu du rapport onusien, Dujarric a répondu que « ce n'est pas un rapport général et ce n'est pas non plus un rapport exhaustif, mais Il s'agit plutôt d'un rapport appelant à des investigations plus poussées, et je ne sais pas si ce rapport sera présenté ou non à la table du Conseil de sécurité ».

Le premier septembre dernier, l'armée française a admis avoir tué un civil et blessé deux autres au Mali alors qu'ils se trouvaient à bord d’un autobus roulant à toute allure.

De telles attaques contre des civils ont suscité la colère du peuple malien, qui s'est manifestée par des protestations exigeant le départ des forces françaises du pays.

Depuis 2004, la France a lancé l'opération militaire «Barkhane» au Mali, dans le but d'éliminer les groupes armés dans les pays du Sahel.

Les forces françaises engagées dans cette opération sont au nombre de 5100 soldats déployés dans les pays de la région que sont le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso et le Niger.

Source : AA